Passer son cheval pieds nus : pourquoi certains chevaux ne s’adapteront jamais ?

Euh… C’est quoi cet article venant d’une « pro pieds nus extrémiste anti fer » ? Que s’est-il passé ? Pourquoi décider d’écrire un tel article ?

Eh bien en fait, c’est assez simple… Cela fait plus de 6 ans que j’ai passé ma jument pieds nus. Cela s’était d’ailleurs très mal passé les premiers mois (voir article : https://hoofspire.com/ma-jument-enfin-sans-fers/) et, aujourd’hui, après 6 ans de sensibilité bien trop visible, j’ai décidé de prendre une autre route avec ses sabots. J’ai décidé d’accepter que malgré les belles améliorations, elle sera toujours sensible sur les cailloux.

Attention, je ne dis pas que je vais referrer ma jument ! Je continue de penser qu’un morceau de fer n’a aucun sens et je ne comprends toujours pas ce système MAIS… je commence un peu trop tard à réaliser que les pieds nus… Ce n’est pas non plus toujours la solution… Les explications arrivent ! Ne commencez pas à vous énerver, je vais tout vous expliquer calmement.

Après plusieurs recherches et analyses, j’ai trouvé exactement 4 groupes de raisons pour lesquelles un cheval peut ne jamais s’adapter au passage pieds nus. Certaines raisons sont adaptables mais d’autres… Nous ne pouvons rien changer. Nous avons ainsi la génétique, la santé, l’usage et le terrain.

 

stop motion paper GIF by Massive Science

 

La génétique

Le premier critère sur lequel on ne peut strictement rien changer est la génétique. La génétique influence plusieurs éléments : la structure, la forme et la solidité des sabots. Ainsi, un cheval peut hériter de sabots solides et résistants, tandis qu’un autre peut hériter de sabots sensibles et fragiles. On pourrait ainsi comparer les robustes sabots des chevaux mustangs face aux fragiles sabots des pur-sang anglais. Ces deux races ne naissent pas égales en sabots (et d’ailleurs sur plein d’autres sujets… mais ce n’est pas le sujet de l’article… encore un coup de la superbe sélection génétique humaine).

L’hérédité influera donc sur la résistance, la forme, le taux de croissance des sabots, la solidité, etc. et on ne peut changer cela sur un animal qui est déjà né.

Pour faire une vulgarisation très rapide : si votre cheval a des pieds pourris et fragiles de base, ils resteront pourris et fragiles. À moins que vous passiez votre vie à le faire marcher des heures et des heures sur des cailloux tous les jours, il y a peu de chance que, par exemple, sa sensibilité disparaisse. Un petit renforcement quotidien n’aidera malheureusement pas. Un sabot non adapté, c’est génétique.

 

Sassy Whoops GIF by Ovation TV

 

La santé

Entre les fourbures, le syndrome naviculaire, les pieds bots, les seimes, les fissures, les fractures, d’autres types d’inflammations chroniques, ou n’importe quelles nouvelles infections, il peut y avoir des centaines de raisons qui empêcheront un cheval de rester pieds nus et qui lui feront plus de mal que de bien en tentant toute adaptation.

Ces décisions sont toujours à prendre avec l’avis d’un (ou plusieurs) vétérinaire(s) et jamais seul.

C’est embêtant mais c’est la vie. Il vaut mieux un cheval ferré qui ne souffre pas. Attention, je ne dis pas qu’il faut referrer un cheval fourbu ou un cheval atteint d’un autre problème. Je dis qu’il y a des cas qui imposent la ferrure (ou tout autre type de protection) selon les vétérinaires. Parfois, il faut savoir aller contre ses principes pour le bien-être physique et moral d’un animal.

 

dog must GIF

 

L’usage

Quand j’entends usage, j’entends ce que l’on fait de son cheval. Si le cheval reste au pré, en général, il n’y a aucune raison pour que le passage pieds nus se passe mal. Mais, si vous avez prévu d’enchaîner les courses d’endurance de 160 km toutes les semaines, peut-être que les sabots s’useront vite, voire trop vite. Un sabot, c’est un fait, ça s’use.

Plus vous travaillerez un cheval, plus la stimulation du sabot se fera (et c’est très bien pour le sabot), mais plus la paroi s’usera. Si vous avez prévu d’en faire beaucoup, les pieds nus ne seront clairement jamais suffisants. C’est pour cette raison qu’on a inventé les fers, hipposandales et autres protections pour les sabots. L’avantage de ce point est que si on veut laisser son cheval pieds nus, on a juste à s’adapter à ce qui est physiquement possible.

Je parle de ce point, l’usage, mais je sais pertinemment que, normalement, personne ne surutilise son cheval. Vous ne devriez même pas avoir à vous poser cette question si vous êtes en train de lire cet article. J’espère tout de même que votre cheval va bien si c’est le cas ahah.

 

Cartoon gif. Two animated watermelon people tremble with anticipation while one scratches a lottery ticket and the other waits to see the results.

 

Le terrain

Le terrain… alors, on a beau dire que le sabot d’un cheval s’adaptera à force de marcher tous les jours sur des cailloux, je vous l’annonce tout de suite : spoiler alert, NON. Voilà, c’est faux. De mon côté, c’est testé depuis 6 ans et ce n’est pas du tout approuvé. Un cheval peut rester sensible toute sa vie sur les cailloux. Je parle de « décider », mais je sais très bien que cela ne peut pas être que dans sa tête.

Donc… si vous vivez dans un environnement ultra caillouteux (un environnement dans lequel vous ne pouvez même pas marcher pieds nus) et que votre cheval est toujours sensible, il est possible qu’il… reste sensible toute sa vie. C’est vraiment contraignant, je vous l’accorde, mais c’est un fait possible. Arrêtez de vous acharner (comme je l’ai malheureusement fait) et de vous dire qu’un jour ça ira. Que l’homéostasie, la construction des tissus, blablabla…

Non, il est possible que ça n’aille jamais. Abandonnez l’idée en laissant votre cheval tranquille. Au final, ce n’est pas du tout grave et il existe plein de solutions pour parer à ce problème.

 

Denzel Washington Reaction GIF

 

Les différentes solutions

 

Solution 1 : L’environnement idéal

La première solution serait de fournir un environnement de vie parfait à son cheval. Exit le box et les prairies de vaches. Trouvons une sorte de Paddock Paradise dans une forêt avec une variété alimentaire à en rendre jaloux les autres propriétaires de chevaux. Des chevaux qui mangent bien, qui marchent beaucoup sur des terrains variés. L’idéal. Je vous l’accorde, cette solution n’est pas la plus simple à trouver et est un peu trop rêveuse, donc explorons d’autres options.

 

Solution 2 : Le laisser au pré

La deuxième solution serait de ne pas travailler son cheval, le laisser au pré. Il ne marchera plus sur les terrains « douloureux » et sera heureux. Il pourra rester pieds nus sur son herbe confortable et vous aussi, par la même occasion. Il y a un défaut avec cette solution : il risque de grossir à ne plus rien faire. Ce n’est peut-être pas non plus la meilleure option, passons à d’autres possibilités…

 

Sports gif. Will Ferrell pensively strokes his chin while watching a basketball game, then stares coldly at us.

 

Solution 3 : Travailler sur des terrains appropriés

Une troisième solution est de ne travailler son cheval que sur des terrains qui lui conviennent. Cela enlève le fun et la variété du travail, mais c’est une solution assez simple. On évite les cailloux et on ne travaille que sur sable, route en bitume et herbe. C’est contraignant, mais c’est possible. C’est ce que je fais aujourd’hui.

 

Solution 4 : Alternatives aux fers et aux pieds nus

La dernière solution est de trouver des alternatives aux fers et aux pieds nus. On peut monter avec des hipposandales par exemple, ou mettre des protections qui ne sont pas en fer. Le cheval sera soulagé et pourra de nouveau marcher instantanément sans gêne sur tous types de terrains. Un article arrive le mois prochain sur le sujet de ces alternatives car je suis en plein test. Je ne veux pas proposer quelque chose qui, si je le réalise, ne serait pas une bonne solution. J’y ai déjà trouvé plusieurs points négatifs… Mais je ne vais pas spoiler mon article… Plus intéressant qu’un épisode de série TV bien sûr…

 

Movie gif. Alicia Silverstone as Cher in Clueless stares pensively into space, lost in thought, fluffy pen in hand.

 

Conclusion 

N’oublions jamais que tous les chevaux sont différents. Ce serait cette phrase que vous devriez retenir de cet article. Ce n’est pas parce que mon cheval ou celui d’un autre restera sensible toute sa vie que le vôtre le restera, s’il l’est aujourd’hui.

Entourez-vous toujours de professionnels (je parle de vétérinaires, pas de coachs ni de moi), pour avoir de réels avis scientifiques. Consultez, écoutez, réfléchissez, analysez, et vous saurez si votre cheval peut être pieds nus ou non. Je ne suis pas du tout contre les pieds nus et compte laisser ma jument pieds nus, mais… Je dois m’adapter à sa génétique et accepter qu’elle ne peut pas être pieds nus au travail. Mieux vaut tard que jamais et c’est pour ça que j’espère que vous ne perdrez pas autant de temps que moi à attendre qu’une magie opère et penser que c’est normal si le cheval est sensible. Je l’ai toujours laissé choisir son terrain, c’est déjà ça, mais je compte l’aider avec les cailloux quand il n’y a pas d’autre choix que de passer par là.

J’espère que mon article vous aura fait réfléchir et vous aura aidé sur le sujet.

On se retrouve le mois prochain !

 

Leaving See Ya GIF by True and the Rainbow Kingdom

 

Dernières nouvelles sur le passage pieds nus

Bientôt un an que ma jument est pieds nus.

En ce moment, tout se passe si bien que je ne pense même plus à ses pieds. Elle marche correctement et n’a pas de sensibilité anormale.

Avec ce temps, la boue est bien trop présente et ses pieds sont dans une humidité constante. Mais, comme je n’ai aucune solution, j’ai la tête ailleurs et ses pieds sont le cadets de mes soucis. Je préfère me concentrer sur son alimentation lorsqu’il fait froid. Je fais donc avec la boue et je n’ai constaté aucun problème.

 

***

 

Les nouveaux podologues sont repassés, ce n’est pas moi qui les ai accueilli donc je n’ai pas eu tout le récapitulatif mais, je sais que tout s’est bien déroulé.

 

 

Et surtout, grand miracle, qui venait approuver mon changement de podologue : j’ai pu faire un trotting le lendemain !

Moi qui pensais que j’allais refaire une transition suite au parage, c’est comme si ma jument n’avait pas été parée ! Pourtant, on voyait bien la différence sur ses pieds qui avaient un peu trop poussés. Négligente que je suis !

 

 

Deuxième fois que ces podologues passent, je peux dire que je suis on ne peut plus satisfaite. J’espère pouvoir les conserver.

Le problème est, que, dans mon écurie, tous les propriétaires de chevaux pieds nus se débrouillent seuls ou sont en cours d’apprentissage… et, à ce rythme … les podologues n’auront plus que ma jument en cliente. J’espère qu’ils souhaiteront toujours passer même s’il y a une augmentation tarifaire en conséquence. On verra… Je laisse la moi du futur s’inquiéter.

 

 

Ce court article était le dernier sur le passage pieds nus de ma jument. Ce n’est pas le dernier sur le “pied nu”, bien sûr.

J’estime que le passage s’est, au final, très bien passé et a été bien plus court que prévu. Je referai un article si je passe aux hipposandales, s’il y a une mauvaise (ou bonne) nouvelle inattendue mais, je pense avoir tout écrit sur la transition et je ne peux en ajouter davantage.

 

J’espère :

  • Que l’expérience de ma jument fragile motivera des personnes pour passer leur chevaux pieds nus.
  • Que cela évitera à ces derniers de faire les mêmes erreurs que moi.
  • Que cela rassurera ceux qui viennent de se lancer et sont inquiets, comme je l’étais au début.

 

Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas.

Je n’ai pas les conséquences approfondies. Je ne suis pas podologue équin non plus. Je peux simplement aider pour (essayer de) rassurer et d’aller dans la bonne direction.

En attendant, vive les chevaux pieds nus heureux et, à très vite dans un article sur une réflexion équine et/ou le bien-être du cheval.

Encore un nouveau podologue, un PEL

En voyant ce titre vous allez vous dire que je suis complètement instable, n’est-ce pas ?

Et bien… Oui !

 

 

Enfin, ce choix est mûrement réfléchi. Je trouvais le précédent podologue très bon. Il correspondait à ce que j’avais appris à mon stage PEL et était très sympa. Oui, l’amabilité compte.

Cependant, il y avait trois problèmes non négligeables :

 

  • Il reportait tout le temps ses passages et avait prévu sa dernière tournée dans notre écurie l’avant veille.
  • Il ne répondait jamais aux messages. Quand on a un cheval a problème, on a besoin de conseils pour ne pas faire de bêtises… Ou tout simplement être rassuré. Le service après-vente compte beaucoup au final. Sans harceler le podologue non plus…
  • Ma jument boitait pendant 15 jours après ses passages. Enfin n’exagérons pas le mot boiter… Elle ne voulait plus marcher. Quand on la forçait, elle marchait avec une grande sensibilité pendant 15 jours.

 

Les deux premiers points peuvent être relativisés. Je n’aurais jamais changé de podologue pour ces deux raisons qui n’entraînaient qu’un manque de confort personnel de vie.

C’est à cause du dernier point que j’ai pris cette décision.

Quoi que ce podologue me dise, quand j’avais un cheval parfait depuis deux/trois semaines, avec qui les objectifs de travail revenaient puis, que cinq minutes après son passage, je retrouvais, de nouveau, la situation « pieds nus sensibles et on remet tout en question » , j’en suis venu à me poser des questions…

Ma jument est si sensible ou c’est le podologue le problème ?

Oui, elle doit marcher sur sa paroi et non sur sa sole quand tout va bien… Mais… dois-je y aller si fort et la faire souffrir ?

C’est quand j’ai vu les autres chevaux de l’écurie devenir sensibles, jamais sensibles en temps normal, pieds nus depuis longtemps, que je me suis dit, ma jument n’est peut être pas si sensible et ce n’est peut-être pas elle le problème. C’est peut-être le podologue…

Je me suis dit qu’il n’y avait qu’une seule façon de tester : tenter un nouveau podologue, dont je connais la méthode (PEL) et voir si cela ne va toujours pas après.

Et c’est ce que j’ai fait !

 

 

Verdict : j’ai eu l’impression d’être une très mauvaise propriétaire. Je suis loin de de l’idéal PEL. Ma jument aurait des problèmes dont j’ai une ignorance complète : élastose, décente discale, etc. J’ai dû acheter de l’Algohm et, si j’écoutais tout, je devrais arrêter les céréales pour l’élastose. Je ferai un article sur le « sans céréales » plus tard, n’étant pas complètement convaincue aujourd’hui. Non pas que je n’en rêve pas, mais une jument de l’écurie a fait de l’élastose lors du sa seule période sans céréales… Donc que penser ? Ce n’est pas le sujet de cet article, je m’égare…

 

***

 

Hormis ce sujet, j’y ai eu de nombreux points positifs avec ces podologues (ils travaillent à deux) :

  • Ils font une vidéo avant/après de la marche du cheval et des photos avant/après du parage. Un bon moyen pour comparer et voir l’évolution de la marche et des pieds.
  • Ils sont très disponibles pour répondre et à l’écoute.
  • Ils donnent d’autres conseils pour améliorer le bien-être du cheval.
  • Ils sont ponctuels.
  • Ils sont très organisés d’un point de vu planning.
  • Le tarif est plus que raisonnable.
  • Ils font un parage PEL qui me convient.
  • Et le dernier point le plus important : ma jument n’a pas eu de problème et pouvait continuer sa vie de tous les jours après le parage. OUI !

 

 

Le parage me convient, convient à ma jument, ce n’est que du positif !

Ensuite, à moi de me renseigner pour savoir si je dois mettre ma jument à l’alimentation sans céréales et lui donner les compléments PEL préconisés. Pour l’instant, je pense que nous n’avons pas assez de recul car ces conseils sont trop récents. Il n’y a pas un cheval de 40 ans qui a vécu toute sa vie avec ces bons conseils et qui donc peut me prouver l’efficacité pour le bien-être et les pieds de ces compléments. De plus, je n’ai eu qu’un seul vétérinaire en référence, celui qui vend les fameux produits… Il me faudrait des écrits d’autres « professionnels » ou « connaisseurs ».

 

***

 

En attendant, j’ai été satisfaite du travail de ces podologues PEL donc je vais les conserver. Je suis rassurée de voir que ma jument peut restée pieds nus après parage et ne semble plus souffrir. Du moins, « en apparence », vu qu’elle n’aurait pas la bonne alimentation.

J’espère ne plus avoir à changer de podologue avant très longtemps !

 

 

Avant une époque où ce sera devenu un métier « légal » et qu’il y aura pléthore de choix. Car pour l’instant, il est très difficile d’avoir un cheval pieds nus dans ce monde… Et si ce n’est monde, dans cette France…

 

La suite des aventures de ma jument pieds nus, c’est ici.

Retour au arrière suite au dernier passage du podologue

Après ma tentative infructueuse de parage, le podologue qui devait venir, 15 jours auparavant, est enfin passé.

À la pire période : mes vacances !

 

 

Pas le choix, mais vraiment peu pratique pour suivre l’évolution, les conseils, le parage, etc.

Après son passage, il aurait dit à une personne, qui s’occupait de ma jument, que « mon » parage était plutôt correcte car il n’y a avait pas beaucoup de travail à faire sur les pieds de ma jument. C’est positif !

 

 

Le parage est beau. Je retrouve ma jument 5 jours après son passage. C’est limite une catastrophe. Je ne sais pas comment cette grande sensible a pu vivre sans moi ces derniers jours car elle ose à peine marcher dans son pré. Madame fait bien plus que « marcher sur des œufs ». Je décide de l’emmener directement sur une route de bitume, elle est au ralenti et semble souffrir. J’abandonne et la remet dans son pré…

 

***

 

Le lendemain, comme il n’y a aucune amélioration, voire une dégradation, je contacte, inquiète, le podologue qui me prescrit de lui donner de l’homéopathie (hors de question, ça ne sert à rien) ou de l’aspirine, de ne surtout pas la faire marcher sur cailloux car soles trop fines et, de continuer de la stimuler sur bitume. Super ! C’est reparti pour un retour à 0. On recommence ! Je n’en peux plus ! Est-ce que je repartirais sur 15 jours « d’habituation aux pieds nus » après chaque passage de ce podologue ? Ma jument souffrirait donc 15 jours toutes les 6 à 8 semaines ? Cela ne me semble pas du tout envisageable. Il y a un truc qui ne va pas…

D’accord, quand je compare mon cheval aux autres, j’ai une vraie princesse chochotte mais, en attendant, c’est sa personnalité et c’est un trait que, pour l’instant, je ne sais pas changer.

Je pense donc que je me dois de m’adapter au cheval sensible que j’ai. Si ce dernier souffre à chaque passage de ce podologue, je dois trouver une solution et peut-être même arrêter de le laisser passer. C’est bien embêtant car je n’ai aucun autre podologue en poche. C’est le seul que j’ai trouvé qui ne fait pas de pariétale et ne touche pas à la sole. C’est un bon mais peut être trop dur pour ma jument. Je vais avoir une décision très difficile à prendre. Et je vais devoir continuer d’essayer de parer moi même. Car savoir le faire m’éviterait bien des soucis.

 

***

 

En attendant, les deux semaines sont passés, j’ai respecté le protocole et fait beaucoup de bitumes, elle peut de nouveau marcher délicatement sur cailloux et normalement sur les autres terrains. Mais, pendant ces 15 jours, la demoiselle a eu le droit à ses hippos de secours Tubbease et de l’aspirine 3 jours de suite car elle n’osait même plus marcher dans son pré… Puis beaucoup de marche sur bitume.

Cela a été plutôt efficace, j’ai osé la remonter en extérieur et elle était infatigable, insupportable et intenable ! Non, j’exagère, j’ai un cheval adorable donc sa plus grande fougue m’écoutera toujours. J’ai l’impression d’avoir le cheval le plus gérable du monde. C’est la plus belle chose qu’elle me donne. Vivement qu’elle soit tout le temps à l’aise pieds nus… Ou en chaussures ? Le sujet des hipposandales revient sur le tapis… Dire que je pensais que ma jument pouvait sans passer… Retour en arrière ?

 

 

Tous les doutes sont revenus :

  • Changement de podologue ?
  • Pourquoi une jument encore sensible ?
  • Acheter enfin une vraie paire d’hipposandales ?
  • Mais même dans son pré elle galère avec le parage du podologue…
  • Que faire ?

 

La suite de ma pieds nus, c’est ici !

J’ai tenté de faire mon premier parage

Sous un soleil de plomb… J’ai essayé…

 

 

Le podologue de ma jument a reporté de plus de 3 semaines sa venue, sachant qu’il avait annoncé passer 6 semaines après son parage. Cela peut sembler être normal mais ses pieds étaient d’une longueur ! Désolée, je n’ai vraiment pas le réflexe photo quand je suis fatiguée… Vous allez comprendre dans la suite de l’article d’où est venue cette fatigue intense.

 

***

 

Ma jument marchait très bien… Sur sa paroi… Ses pieds commençaient à casser et il fallait agir. Je ne voulais pas trop déranger la propriétaire qui pare sa jument toute seule car cela me gêne. Je me dis que cela m’épuiserait de faire les pieds d’un cheval qui n’est pas le miens.

Je lui ai donc proposé que je fasse mon parage un jour où elle passait pour qu’elle puisse simplement vérifier mes bêtises.

Ce jour est tombé un jour d’été brûlant, dans l’air de pansage. Ou sauna… Je ne pourrais donc pas dire si j’ai souffert à cause de la chaleur ou du parage mais cela a été une des pires expériences de ma vie ! Enfin, ce n’est rien, il y a bien pire dans la vie…

En gros, j’ai détesté cette activité !

J’en suis venue à me demander si je saurai parer un jour ! Maintenant, je relativise et je me dis que personne ne peut être bon en un seul essai. Je sais que si beaucoup de mauvais podologue y arrivent, avec de la pratique, j’y arriverai. On ne commence pas tous égaux dans tous les domaine, n’est-ce pas ?

 

 

Pour raconter, j’ai tenté de parer avec un tabouret mais je crois que ma jument était trop petite. Je contractais trop sa jambe en la posant sur mon genou. Je n’arrivais donc pas à la parer en position assise. Déjà, parce qu’elle reposait le pied au sol d’elle même et, aussi parce que je devais tenir le pied d’une main et parer de l’autre. Je n’avais aucune force !

Second problème, je n’arrivais pas à parer debout. Pour bloquer sa jambe entre mes jambes, je devais me tenir dans une position qui me faisait perdre l’équilibre. Pas douée la fille…

 

 

Le principal problème dans tout le parage a été mon déséquilibre constant, soit, ma recherche de position pour mon confort et celui de ma jument. Je ne l’ai pas trouvé.

C’était loin d’être un problème que je pouvais imaginer, je ne me posais pas du tout la question et maintenant c’est la seule que je me pose. J’ai l’impression que c’est ce qui a rendu cette tentative catastrophique. Cela changeait de parer un pied mort ! Aujourd’hui, les pieds dont je dois m’occuper sont vivants et caractériels ! Ce sont les pieds d’une jument impatiente qui s’ennuie. Un tout autre level. Et je ne peux pas lui exiger une patience que je n’ai pas moi même. Moi aussi, je préfère manger que de rester à rien faire…

Après, je sais que je n’ai pas à me plaindre car il n’y a aucune méchanceté ni force dans son attitude. Elle décide juste de récupérer son pieds sans prévenir, quand je galère dessus depuis 10 minutes A sa place, je ferais tellement pareil…

 

***

 

Les autres problèmes dans mon parage ont été :

  • la puissance
  • le coup de râpe

Je n’avais ni l’un, ni l’autre. La fatigue m’empêchait de les avoir. Je me dis que ces derniers viennent avec l’entraînement. Ou avec moins de chaleur…

Pour parer (lol) à ces problèmes, j’ai prévu de tenter de parer bien plus régulièrement et de ne pas attendre que ses pieds soient dix fois trop loin. Je ne souhaite pas couper des ongles mais juste les limer.

Ma seule facilité a été de faire les barres. Ça, c’est le seul truc que je maîtrise. Je respecte ce qu’on m’a dit pour le faire et j’y vais ! J’y vais peut-être un peu trop fort car ma jument n’a pas encore des sabots dur comme de la pierre donc tout se coupe très facilement.

Dans tous ces malheurs, c’est la personne de mon écurie qui a fait les finitions des pieds de ma jument. Des 4… Voire beaucoup plus que des finitions… J’appelle ça un parage vu mon mauvais travail. Elle a corrigé mon massacre quoi. Ou mon inutilité. Je suis assez admirative car elle fait ça avec une telle facilité ! Je me dis qu’elle a bien été débutante un jour, je me dis que j’y arriverais bien comme elle… un jour. Même si je n’entends que des personnes qui savent chanfreiner dès le premier essai… En tous cas, j’étais bien contente qu’elle soit là !

 

***

 

Bilan de mon parage :

  • C’est fatigant.
  • J’arrive à rien.
  • Je n’ose rien faire.
  • Je ne sais pas tenir les pieds de ma jument.
  • Je ne sais pas mettre de force.
  • Je n’ai pas le coup de râpe.
  • Je sais tout de même faire les barres.
  • Je sais tout de même ce que je dois faire.
  • Je sais que je ne dois pas attendre que ce soit trop long mais le faire régulièrement.
  • Je sais que je dois m’asseoir beaucoup plus bas que sur un tabouret (si je décide de m’asseoir) car j’ai un petit cheval.
  • Et c’est toujours fatigant !

 

 

La suite des aventures non trépidantes de ma pieds nus, c’est ici.

Stage podologue PEL

J’ai fait mon stage PEL ! Globalement, j’en ressors très positive. J’ai beaucoup appris et j’ai maintenant un avis assez clair sur ce que je souhaite pour ma jument.

Sur plusieurs sujets :

  • ses pieds
  • son alimentation
  • son environnement
  • son mode de vie (travail, repos, etc.).

***

 

Ce que j’ai appris

 

La phrase principale que j’ai retenu pendant ce stage est :

« un cheval qui ne fait rien, a des pieds pour ne rien faire. »

Ce que j’ai compris est que cela signifie que si l’on ne demande rien à nos chevaux domestiqués qui vivent en pâture, ils ne pourront que marcher dans leur jolis prés pleins d’herbes. À l’inverse, si on les stimule, ils s’adapteront très vite aux terrains qu’ils rencontreront.

Cette phrase est une conclusion du podologue, qui, en ayant paré des chevaux de CSO, a constaté que ces derniers pouvaient reprendre le saut de haut niveau, dans la semaine. Les pieds s’adapteraient à ce qu’on leur demande.

Avec cette explication, je comprends que je dois demander plus que du simple repos et de la patience à ma jument. Si je souhaite que ses pieds s’améliorent… Ou bien, je comprends que je dois la faire vivre dans un paddock paradise… Elle pourrait stimuler ses pieds toute seule…

Ce qui est bien avec ce stage est que maintenant j’ai toutes les clés en main pour que ma jument et ses pieds soient dans les meilleures conditions possibles. My Happiest Horse… À moi de les mettre en pratique !

 

 

***

 

J’ai appris à parer

 

  • Je sais que ma jument ne doit pas marcher sur sa paroi mais sur sa sole périphérique.
  • J’ai toutes les mesures pour faire un parage parfait.

 

 

  • Je sais que l’alimentation compte.
  • Je sais que je dois absolument stimuler les pieds de ma jument, quelqu’en soient les techniques. Dans son respect…
  • J’ai l’impression d’avoir un minimum de connaissances pour ne pas faire d’erreur.

***

 

Est ce que je conseille ce stage ?

 

Je dirais que oui.

***

 

Pourquoi ?

 

Ayant eu différents podologues qui ont différentes techniques, je constate que, même si on m’avait appris le geste, je n’aurais jamais compris le pourquoi du comment de mon parage.

J’aurais pu reproduire leurs erreurs: creuser la sole, ne pas faire de chanfreins, limer la fourchette pour qu’elle soit belle, etc.

Maintenant, je sais ce qui est bon pour tout cheval, ce que je suis censée faire et j’ai même appris bien plus.

Le prix reste cependant très élevé donc j’aurais tendance à conseiller ce stage aux personnes, qui, comme moi, n’ont toujours pas trouvé de podologue fixe. Je conseille ce stage aux personnes qui n’ont pas d’autres choix que de se mettre à parer eux mêmes.

Je pourrais aussi le conseiller à tout le monde vu que j’ai maintenant appris que l’entretien ne se faisait pas du tout comme les fers, toutes les 6 à 8 semaines, mais beaucoup plus régulièrement :  de tous les jours à toutes les deux semaines. Cela, afin d’éviter à avoir à trop couper d’un coup et, pour que le cheval puisse toujours marcher sur sa sole périphérique.

Ce stage m’a été plus qu’utile donc je ne peux que le conseiller.

***

 

Est ce que je sais parer ?

 

Alors là…. Je vais aller en contradiction total avec « l’utilité du stage » car la réponse est : NON.

 

 

Je ne suis pourtant pas un être plus stupide qu’un autre… Du moins, je ne le pense pas … Cependant… J’estime que je ne sais toujours pas parer. J’ai la théorie mais pas la pratique. Bien dommage !

Le premier problème rencontré pendant le stage est que, pendant la pratique, il fallait se lever et faire la queue pour avoir un avis du podologue sur notre parage. Étant nombreux (une vingtaine), c’était assez galère. Il faut être motivé pour attendre et avoir plus d’un avis… Son confrère était plus disponible et de bons conseils mais, il n’avait pas l’air d’oser me dire si mon travail était nul. Car, en regardant de nouveau, aujourd’hui, mes pieds en résine, j’ai fait des vagues sur tout le sabot… On peut voir meilleur parage… Ma jument ne le vivrait pas très bien…

Le second problème est tout simplement que le podologue nous a expliqué vite fait pourquoi il était mieux de parer avec une chaise mais ne nous a pas montré réellement la position à adopter.

C’est tout simple, le jour où j’ai tenté mon premier vrai parage, je me suis retrouvée avec mon tabouret et rien ne ressemblait au jour du stage. Je ne voyais pas du tout comment tenir le pied de ma jument. Voir l’article sur mon premier parage. À venir.

J’ai appris à parer un pied que je peux tourner dans tous les sens mais, pas le pied d’un cheval vivant. Ce qui change énormément…

Je me dis, qu’avec de l’entraînement, j’y arriverai. C’est comme tous les apprentissages. En attendant, je suis très loin de mon but car, pour l’instant, rien ne ne va : position, force dans le parage, équilibre, fatigue, etc. et j’ai peur de faire des bêtises.

Puis, il faut le dire, il y a des activités bien plus intéressantes ! Difficile de trouver la motivation pour un exercice aussi difficile. J’ai l’impression que, pour progresser, il faut que je n’ai plus de choix, que je ne trouve plus personne pour le faire à ma place…

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Est ce que je me sens prête ?

 

Je ne me sens, par conséquent, pas du tout prête à parer moi même ma jument. J’ai absolument besoin d’aide malgré ma volonté. Je me sens nulle et incapable. Je ne désespère pas, cependant, car, je sais que j’y arriverai. Je suis juste à l’étape de « débutant profond » et je sais que je peux devenir une experte… Enfin une « niveau intermédiaire » car je n’aurais jamais les 10 000 heures de pratiques nécessaires au grade expert.

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Qu’est ce qui a changé dans ma vision des choses ?

 

Depuis ce stage, plus rien dans ce que je fais pour ma jument ne me convient. Je me sentais déjà extrémiste… Je suis devenue bien pire. J’étais anti-box, maintenant, je me sens anti-pré classique.

J’en suis au stade de rêver du paddock paradise idéal et de la meilleure alimentation sans céréales.

Je pense, qu’aujourd’hui, si je souhaite continuer à m’entendre avec les cavaliers classiques, je dois éviter de parler de tout ce qui concerne le monde du cheval. Difficile…

Mon extrémisme pour le bien être du cheval s’est un peu trop accentué…

 

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Quel changement faire ?

 

Vivant en Île de France, je pense que ma jument fait partie des chevaux les moins à plaindre. Grande pâture, toujours de l’herbe, des copains, peu de changements, peu de vrai travail, pleins de carottes et des sorties diverses pour varier son quotidien. Je sais qu’elle est heureuse.

Je sais donc que, malgré mes nouvelles connaissances, je ne vais pas changer grand chose car cela va être très difficile voire, impossible. Par exemple, si je demande à ne pas donner d’orge à ma jument cet hiver, elle ira manger celui du voisin. Puis, pour mettre en place un paddock paradise, je peux toujours rêver… Je vais me renseigner pour mettre des filets de chalutier sur le foin… Je vais essayer de passer au sans mors… Je dis « essayer » sans le sens où je peux déjà la monter sans mors mais en la musclant à l’envers. Il faudrait que je lui apprenne la monte correcte sans mors.

 

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Bref, depuis ce stage, j’ai pleins d’idées, pleins de désirs mais je vais y aller lentement car je sais que rien n’entrave réellement sur son bonheur ni sur sa santé.

  • Passage au sans mors ?
  • Passage au filet à foin.
  • Demande de galets ronds à l’entrée de son pré ?
  • Beaucoup plus de sorties sur bitume.
  • Beaucoup plus de sorties tout court pour stimuler ses pieds.
  • Arrêt des céréales ?
  • Me passer de podologue ?
  • Ou en conserver un et je fais les entretien ?

Les idées fusent. Merci pour ce stage qui ne m’a pas rendu podologue mais qui me permet encore d’améliorer les conditions de vie de ma jument.

La suite ici !

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