En 2019, j’ai écrit un article pour expliquer comment traiter un abcès chez le cheval, indiquant ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire : lire l’article.
Cet article était très détaillé et a suscité de nombreuses réactions, notamment à cause de mes commentaires sur l’homéopathie. Mon opinion sur l’homéopathie s’est renforcée : selon moi, cela ne sert à rien. Je maintiens cette position, d’autant plus que les composants des produits homéopathiques sont surprenants, pour ne pas dire plus.
Cinq années se sont écoulées depuis, et j’aimerais apporter quelques corrections, précisions, et mises à jour, suite à mes dernières expériences.
Pour remettre les choses dans leur contexte : j’avais une jument ferrée qui souffrait régulièrement d’abcès. Par désespoir, j’ai décidé de la passer au pied nu. Hormis une première année où les habitudes d’abcès persistaient, elle n’a depuis développé qu’un ou deux abcès. Cela remonte à tellement loin que je peine à me souvenir des détails.
Je souhaite donc partager, selon moi, la meilleure technique pour prévenir les abcès, ainsi que mes méthodes les plus récentes pour les traiter. Ce sont des méthodes que j’applique à d’autres chevaux et que je pourrais utiliser sur ma jument, au cas où ma technique « infaillible » contre les abcès montrerait ses limites… bref, si elle venait à développer un nouvel abcès visible.
Soigner l’abcès, les méthodes
Pour traiter l’abcès, je maintiens ce que j’ai dit concernant les 5 points à éviter absolument :
- Ne pas confiner son cheval, qui vit habituellement au pré, dans un box.
- Ne pas administrer d’homéopathie.
- Éviter les anti-inflammatoires.
- Ne pas percer l’abcès.
- Ne pas écouter les conseils de tout le monde (moi y compris, ahahah).
Vous pouvez trouver les explications détaillées ici.
Cependant, concernant les actions à entreprendre pour soigner un abcès, j’ai complètement changé d’avis. Après de nombreux essais et expériences, je crains d’avoir compris quelque chose d’important. Il n’y a que trois choses à faire si votre cheval développe un abcès :
Améliorer son quotidien
Vous pouvez temporairement placer le foin près de l’eau pour éviter à votre cheval de longues et douloureuses marches, car il ne fera aucun effort s’il n’est pas encouragé à se déplacer.
Aussi, vous pourriez lui offrir une sorte de protection sous le sabot, comme une planche de natation, Tubbease, ou d’autres types de chaussons protecteur pour soulager sa démarche.
En bref, facilitez-lui la vie, mais n’allez pas dépenser inutilement dans des produits sans effets bénéfiques prouvés. Cela vous coûtera de l’argent sans faire de différence.
En fin de compte, avec ou sans produit, le seul facteur véritablement efficace pour résoudre l’abcès est… le temps. Il faut être patient. Il est difficile de voir son protégé boiter, mais, à part le soulager, on ne peut pas accélérer le processus.
Aucune étude n’analyse la différence entre soigner un abcès avec des graines de lin et ne rien faire du tout. Je ne peux fournir aucune source fiable et vérifiable, hormis mon expérience personnelle, qui, comme vous le savez, n’est pas plus valide que celle d’une personne ayant un avis contraire. Je vous encourage donc à faire vos propres expériences.
Voici tout de même un lien intéressant montrant que les suppositions concernant les graines de lin chez l’humain ne sont pas prouvées : https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=lin_huile_graines_ps
Faire marcher son cheval
Stimulez, stimulez, et encore stimulez. Rien n’est mieux pour la circulation sanguine dans la jambe et le pied. Faites marcher votre cheval autant que possible pour accélérer la maturation de l’abcès.
Plus il y aura de stimulation, plus quelque chose se passera dans le pied. N’hésitez pas à protéger la sole si votre cheval est particulièrement sensible et refuse de marcher.
Continuez à stimuler autant que possible. Pour moi, c’est la meilleure méthode et la plus simple. Plus le cheval marchera, moins l’abcès durera, et moins il souffrira.
Ne rien faire
Finalement, on peut se demander si ne rien faire n’est pas aussi efficace que toutes nos tentatives. Si le cheval se déplace déjà dans son pré, le processus se fait naturellement. Le pied respire à l’air libre, et on laisse l’abcès se résoudre avec le temps.
Quand on constate que certains abcès mettent plus de deux mois à se résorber, on peut se demander s’ils ne prendraient pas autant de temps sans l’intervention humaine et ses expérimentations.
Je ne sais pas si je ferai de ma jument un cobaye pour cette expérience du « ne rien faire ». Mais c’est une question que je me suis posée lors de son dernier abcès… En enveloppant les pieds dans des pansements… Parfois, je ne faisais rien, me disant que cela ne changerait pas grand-chose et que seul le temps aiderait… Qu’en pensez-vous ?
Soigner, c’est bien, mais peut-on éviter l’abcès ?
Maintenant que nous avons exploré comment traiter les abcès, l’idéal serait de savoir comment les prévenir, n’est-ce pas ? Est-il possible d’éviter un abcès ? Oui, bien sûr ! Et non, malheureusement, dans certains cas. Laissez-moi vous expliquer, pas d’inquiétude.
Un abcès peut résulter d’un traumatisme ou d’une infection. Dans ces situations, et seulement dans celles-ci, nous pouvons tout faire pour les éviter. Mais si le cheval frappe violemment un caillou pointu, s’il se blesse de lui-même, il peut développer un abcès. Nous ne pouvons pas prévenir ces cas spécifiques simplement parce que nous ne pouvons pas contrôler chaque mouvement du cheval.
Cependant, il est possible de prendre des mesures pour minimiser le risque d’abcès. Tout commence par offrir un environnement idéal à votre cheval. Je ne le dirai jamais assez, mais cela réduit considérablement de nombreux problèmes.
Si le cheval n’a pas à marcher sur des cailloux pointus et ne passe pas son temps dans la boue, les risques d’infections bactériennes ou d’accidents diminuent significativement.
De plus, un mode de vie adapté renforce son système immunitaire, réduisant ainsi tous les risques. Par « mode de vie adapté », j’entends une alimentation de qualité, sans stress excessif.
Cela signifie qu’il ne vit pas isolé, qu’il n’est pas soumis à des activités trop stressantes et qu’il bénéficie d’une routine qui lui convient. Il a accès à des CMV de qualité, du foin sélectionné, une herbe variée, et n’est pas surdosé en antibiotiques.
Attention, je ne dis pas d’éviter les antibiotiques si le cheval en a besoin. Je souligne simplement que pour prévenir les abcès, il est préférable qu’il n’ait pas d’autres problèmes de santé qui pourraient affaiblir son système immunitaire.
Pour conclure, si le cheval vit en extérieur et/ou si vous le sortez régulièrement, la corne de son sabot est constamment stimulée. Il n’y a rien de mieux pour la rendre plus résistante et donc éviter les bleimes et les abcès. Un sabot sain et renforcé équivaut à un risque moindre d’abcès !
Normalement, et je dis bien normalement car il y a toujours des exceptions, si vous mettez en place toutes ces pratiques, votre cheval devrait rarement, voire jamais, souffrir d’abcès. J’ai appliqué ces principes, et jusqu’à présent, tout va bien. Je croise les doigts…
Quoi qu’il en soit, un abcès peut sembler impressionnant, mais ce n’est pas la fin du monde ! Ne paniquez pas si cela arrive. Tous les propriétaires de chevaux y sont confrontés au moins une fois, que ce soit avec leur propre cheval ou celui d’un ami.
À très bientôt pour un prochain article. J’ai de nombreux sujets en préparation qui nécessitent beaucoup de recherche et d’analyse. Restez à l’écoute !
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