Vous aussi, avez-vous déjà entendu des commérages disant que quelqu’un ne montait jamais son cheval, accompagnés de gros jugements ? Ou bien, a-t-on déjà demandé si votre cheval était malade parce que vous marchiez à côté de lui ? Avez-vous ressenti le besoin de vous justifier, ou même vous êtes-vous forcé à monter votre cheval un jour où vous ne le souhaitiez pas du tout ?

 

 

Si vous avez trouvé cet article via une recherche, c’est sûrement le cas. Si ce n’est pas le cas, peut-être ne comprenez-vous pas de quelle étrange pression et jugement je parle, mais cet article est là pour l’expliquer, la comprendre et la combattre. Pour aller directement au but, sachez que ce n’est pas grave de ne pas monter son cheval, et que ce n’est pas normal de se sentir obligé de le faire…

On ne devrait pas se sentir coupable de ne pas monter ni de travailler son cheval ! Mais, en France, on est comme ça ; on aime bien se mêler de la vie des autres qui ne font pas comme nous. Juger et donner son avis est un trait de caractère bien français (et plutôt regrettable… comment ça, je juge ? Eh oui, je suis française moi aussi…).

 

 

Les besoins du cheval

 

Un cheval a besoin de marcher constamment, de manger régulièrement, de vivre en compagnie d’autres êtres vivants, et de rester en bonne santé. C’est tout. Monter sur son dos ne fait pas partie de ses besoins essentiels. Il n’a pas non plus besoin d’être longé au point d’endommager ses jarrets. Aucun travail physique intensif n’est nécessaire.

Le besoin d’entraînement régulier se pose uniquement pour de vraies compétitions de haut niveau. Nous sommes loin des compétitions de club et même de certaines compétitions amateurs. Seul le sport de haut niveau exige un entraînement régulier. En dehors de cela, si vous travaillez votre reprise de dressage, c’est pour obtenir une bonne note qui vous concerne, mais cela ne répond pas à un besoin du cheval. Il en va de même pour franchir certains obstacles : le cheval n’a pas besoin de travailler sa peur du bidet, c’est vous qui souhaitez atteindre un objectif personnel.

Si le cheval vit au pré, il se déplace toute la journée, ce qui est suffisant pour maintenir sa forme et prévenir les maladies liées à la sédentarité. En revanche, pour les chevaux en box, la situation est similaire à celle d’un humain restant assis derrière un ordinateur toute la journée. Ce n’est ni normal ni sain. Une activité physique plus intense devient nécessaire pour compenser le manque d’activité quotidienne.

Le problème est que le box empêche le cheval de satisfaire ses besoins primaires. Donc oui, dans ces conditions, il faut travailler son cheval, surtout si c’est juste la paresse qui vous retient. Ce cas est spécifique et n’est pas lié au message principal de cet article. Si vous suivez mon blog, vous savez que je ne suis pas vraiment en faveur de ce mode de vie pour les chevaux, et que je privilégie des sujets autour des chevaux vivant dans un environnement adapté à leur bien-être physique et mental. Ce sont ces chevaux-là qui n’ont pas besoin d’un travail quotidien.

 

 

Devoir se justifier

 

C’est problématique lorsque, venant simplement pour marcher avec son cheval, lui faire découvrir de nouveaux environnements, ou même pour une séance de pansage pendant qu’il broute tranquillement, on se voit poser la question : “Tu ne montes pas aujourd’hui ?” On se sent alors obligé de se justifier.

Répondre qu’il est malade ou blessé peut éviter une remarque désobligeante, mais c’est franchement incroyable. Depuis quand devrait-on se sentir mal juste pour venir voir son cheval ? Comme mentionné précédemment, un cheval a des besoins fondamentaux. Le reste, il s’en accommode, et surtout, cela ne lui fera pas de mal de ne pas être monté à chaque visite.

Osez simplement répondre que oui, vous ne montez pas aujourd’hui, et que ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas obligé de monter, et il n’y a pas de mal à cela. Pas besoin de recourir à une excuse bidon. Même dire “c’est son jour de repos” n’est qu’une excuse parmi d’autres pour éviter la critique.

Sachez que ces personnes qui jugent ont tort et ne comprennent rien aux besoins réels des chevaux, ni à leurs envies.

 

 

Faire ce que l’on souhaite

 

Il n’y a aucun problème à ne monter votre cheval que lorsque vous en avez envie. C’est la meilleure approche pour le bien-être mental. Faites ce que vous souhaitez, c’est l’essentiel !

Cependant, gardez à l’esprit que, dans certains cas, si vous décidez de ne monter votre cheval qu’une fois tous les six mois, il pourrait avoir des difficultés, car il ne sera plus habitué à un travail régulier. Monter une fois par semaine ou toutes les deux semaines peut être un bon compromis. Cela permet de maintenir la condition physique du cheval adaptée à la monte et au travail régulier. Après tout, un cœur doit être entraîné pour soutenir les galopades sur une plage.

Mais si vous réalisez que vous ne souhaitez plus jamais monter, peut-être parce que vos intérêts sportifs ont changé, ou en raison de réflexions sur l’exploitation animale, etc., n’hésitez pas à arrêter. C’est votre choix, et il doit être respecté.

 

 

Cheval heureux sans être monté

 

On entend souvent dire qu’un cheval qui n’est plus monté et mis à la retraite se laisse dépérir. Ces affirmations circulent, mais aucune recherche scientifique ne vient étayer ces ‘on-dit’. Il est essentiel de se rappeler qu’une expérience personnelle ne valide pas une théorie universelle. De plus, un cheval laissé à l’abandon dans un environnement inadapté, après avoir été conditionné toute sa vie à un certain mode de vie, pourrait réagir différemment. Ne serait-ce pas là le véritable problème, plutôt que l’arrêt du travail en lui-même ?

Je me demande souvent si monter ma jument est vraiment bénéfique. Est-ce qu’elle apprécie cela, ou est-ce que je la dérange ? Je continue de la monter une fois par semaine pour l’aspect sportif, mais je me questionne sur la pertinence de poursuivre. Je diminue donc progressivement la fréquence de nos séances. Je n’ai pas encore de réponse définitive. Un article d’analyse plus approfondi sur ce sujet est en cours de planification.

À mon sens, un cheval qui a tout ce dont il a besoin ne trouve pas nécessairement son bonheur dans le travail ou la monte. Cela ne l’empêche pas de changer d’environnement pour de petites balades à pied, ou de profiter de moments agréables comme brouter de l’herbe ou savourer un délicieux mash. Il est probable que le travail ne lui manque pas tant que ça. Recevoir des ordres, supporter un poids sur le dos, et ressentir des pressions inhabituelles sur les jambes ou la bouche ne sont sûrement pas idéaux.

Ne devrions-nous pas plutôt questionner la pertinence de monter à cheval aujourd’hui, plutôt que de juger ceux qui choisissent de ne pas le faire ?

 

 

Ma conclusion est la suivante : Osez ne pas monter pour le bien-être de vos chevaux. Profitez de passer de beaux moments avec eux sans les déranger.

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