Je ne compte plus le nombre de fois où on m’a dit : “Attention, il te respecte pas là !”

Tout ça parce qu’il a frotté sa tête contre moi, parce qu’il a avancé sans attendre, ou parce qu’il a tiré sur la longe pour brouter…

Mais au fond, que met-on vraiment derrière ce mot “respect” ?

Ce que j’entends souvent, c’est : “Ton cheval doit obéir sans discuter. Il doit rester à sa place. Il doit se plier à tes demandes.”

On pourrait presque dire qu’aucun cheval ne manque de respect : un cheval… c’est juste un être vivant.

Un cheval ne pense pas comme nous. Et souvent, ce qu’on appelle “manque de respect”… c’est juste un cheval qui s’exprime, ou qui n’a pas les moyens de faire autrement.

 

told you so agree GIF by Bounce

 

Le “manque de respect”… n’en est pas un

 

On va parler vrai. Parce qu’à force d’entendre “il ne te respecte pas”, on finit par douter et voir des signes partout.

Alors voilà quelques exemples concrets :

Cheval qui se frotte la tête contre un humain : Après une séance, on enlève le filet et là, le cheval vient chercher un contact ou soulager une gêne passagère. Ce n’est pas de la domination, ce n’est pas un manque de respect. C’est un besoin simple : se gratter. Et s’il vient vers moi pour ça, c’est qu’il se sent assez en confiance pour le faire. Ils le font entre eux, même !

Cheval qui bouscule quand on marche : Il ne nous saute pas dessus. Il avance, parfois un peu trop près. Parce que son champ de vision est limité, parce qu’il est distrait, ou bien parce qu’il ne connaît pas encore bien ce qu’on accepte ou non. Ce n’est pas un manque de respect. C’est un manque d’attention ou de clarté. À moi de lui montrer calmement où je suis et comment on avance ensemble.

Cheval qui tire pour brouter : S’il a pris cette habitude, c’est souvent parce qu’on l’a laissé faire à certains moments… et pas à d’autres. Résultat : il ne comprend pas pourquoi aujourd’hui il n’a pas le droit. Ce n’est pas qu’il “teste nos limites”, c’est qu’il n’a pas reçu de message clair. Ou parfois… il a juste faim. Et ça aussi, c’est légitime.

Cheval qui rentre dans ma bulle sans prévenir : Parfois il colle, parfois il se rapproche trop vite. Ce n’est pas une attaque. C’est un cheval qui vient nous voir, qui cherche du réconfort ou simplement de la proximité. Le cheval n’a pas notre notion humaine d’espace personnel. Il faut la construire ensemble, avec calme. Et ce n’est nullement un problème de ne pas l’avoir déjà travaillé.

Cheval qui “refuse” d’obéir : Il ne part pas en balade, il n’avance plus, il dit non. Et là, certains crient au “manque de respect”. Mais souvent, il dit “non” parce que quelque chose cloche : douleur, peur, inconfort, incompréhension. Un cheval ne “teste” pas pour le plaisir. Il réagit face à un problème… qu’on peut parfois ne pas du tout identifier ni comprendre.

 

TV gif. Tyler Sean Labine as Doctor Iggy Frome from New Amsterdam leans back in a chair with his arms propped up high on arm rests. His eyebrows are knotted and he blinks quickly as he thinks hard. He brings his hand up to his face to rest his face as he contemplates.

 

Ce que ce mot cache en réalité

 

“Manque de respect”, c’est une expression fourre-tout. Elle masque souvent :

  • une incompréhension
  • une attente irréaliste
  • ou parfois… Un besoin malsain d’asseoir son autorité

C’est un mot qu’on utilise pour justifier des réactions dures : tirer, punir, imposer, “remettre à sa place”.

Mais soyons clairs : ce qu’on appelle respect, c’est souvent du contrôle.

Et ce qu’on appelle irrespect, c’est souvent de la communication ignorée.

 

SpongeBob gif. While it rains outside, SpongeBob sits alone at a booth in the Krusty Krab, staring blankly at a steaming mug.

 

Une autre vision du “respect”

 

Et si on changeait de prisme ?

Et si on décidait que le respect, ce n’est pas l’obéissance, mais l’écoute mutuelle ?

Je ne veux pas d’un cheval qui obéit parce qu’il a peur.

Je veux un cheval qui coopère parce qu’il se sent compris. Parce que j’ai pris le temps de lui expliquer. Parce que j’ai respecté, moi aussi, ses limites, son état du jour et son langage.

Le respect ne se réclame pas.

Il se construit.

Et il se mérite des deux côtés.

Et encore mieux : laissons nos chevaux être ce qu’ils sont, tant qu’il n’y a aucun danger.

Ils ont le droit d’être impatients comme nous, de ne penser qu’à manger comme nous, de vouloir être avec leurs copains comme nous.

Laissons-les vivre. Et être ce qu’ils sont.

À tres vite pour un prochain article !

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