Pourquoi donner des friandises à son cheval?
Il existe une multitude de raisons valables pour donner des friandises à son cheval. Il n’y a pas besoin de se justifier : même simplement vouloir lui faire plaisir est une bonne raison. Dans certaines situations, on peut même dire qu’elles sont nécessaires. Le cheval ne comprendra pas toujours la récompense si elle est donnée au mauvais moment, mais lorsqu’elle est bien utilisée, la friandise peut être extrêmement efficace pour obtenir ce que l’on souhaite, sans recourir à un moyen de pression négatif, ni pour lui, ni pour nous. C’est ce que l’on appelle le renforcement positif.
Le principe est simple : le cheval fait quelque chose que vous souhaitez, hop, une friandise immédiate, et il comprendra très vite ce qu’il doit faire pour en obtenir une nouvelle. On peut ainsi lui apprendre des « tours de cirque », mais aussi des choses plus courantes comme des exercices de dressage, entrer dans un van, donner les pieds à la simple demande, etc. Avec des friandises, presque tout est possible, surtout si le cheval est gourmand.
Les friandises peuvent aussi être utiles face à des blocages. Par exemple, si un cheval a peur de passer sur un chemin, utiliser sa friandise préférée pour l’attirer peut débloquer la situation. Autre exemple : une friandise pour attirer un cheval qui ne se laisse pas attraper. La gourmandise fonctionne très bien dans ce genre de cas !
Ainsi, les friandises ne servent pas uniquement à faire plaisir, mais constituent également un outil très pratique (et non vicieux) pour obtenir gain de cause avec son cheval.
Il est donc tout à fait normal d’y avoir recours… Cependant, il ne faut pas exagérer, et tout n’est pas bon à donner. Les chevaux, comme nous, ont besoin d’une alimentation raisonnée et adaptée. Et cela peut devenir difficile dans un monde de surconsommation, je vous l’accorde.
Le piège de la société de consommation
Qui n’a jamais eu envie d’acheter ces énormes pots de 5 kg de friandises colorées au salon du cheval ? Comment résister face à une offre si attractive et amusante ? C’est très difficile ! Et qui n’a jamais été tenté par les gros paquets de friandises Fouganza qui sentent bon ? (D’ailleurs, ça se vend encore, ça ?) Comme beaucoup de cavaliers, j’étais attirée par le prix, les bonnes odeurs et les belles couleurs. Jusqu’à ce que… je devienne propriétaire de mon propre cheval. Cela m’a poussée à me remettre sérieusement en question.
C’est cool de faire des économies, c’est pratique d’avoir un stock, mais… c’est beaucoup moins cool pour la santé de nos chevaux.
Éviter les AUT (aliments ultra transformés)
Pour nourrir un cheval, il faut se poser les mêmes questions que pour nourrir un être humain. Qu’est-ce qui est vraiment le mieux pour lui ? La règle est très simple : il ne faut pas donner d’aliments ultra transformés (AUT) à nos chevaux. Nous, les humains, avons le choix de consommer n’importe quoi, quitte à en subir les conséquences (cancers, obésité, inflammations diverses et autres maux). Mais imposer cela à son cheval ? C’est un grand non.
Donc, si vous ne comprenez pas la liste des ingrédients de la friandise, mieux vaut ne pas la donner. Aujourd’hui, les marques font de plus en plus d’efforts pour améliorer leurs produits, mais un problème persiste : le sucre. Ce fléau, bien que nécessaire en petites quantités pour la survie, reste ultra addictif et nocif en trop grande quantité.
Éviter le sucre
Le sucre, en tant que friandise pour un cheval, est complètement inutile. Il en consomme déjà naturellement dans l’herbe, grâce à ses enzymes qui digèrent les fibres différemment de nous, humains.
À de rares occasions, cela peut être envisageable, mais sincèrement, il vaut mieux éviter tout ce qui contient du sucre sous quelque forme que ce soit, tant que c’est possible. Notamment la fameuse mélasse que l’on retrouve partout dans l’alimentation des chevaux. Les fruits font également partie du problème : les pommes bien sucrées, par exemple, sont caloriques et peuvent vite poser problème si elles sont données en excès.
L’alimentation des chevaux étant déjà compliquée à équilibrer, le plus simple est de partir du principe que le sucre, c’est non.
La quantité
Donner une friandise en guise de récompense, c’est tout à fait acceptable, mais… il y a une limite. Il ne faut pas donner une carotte toutes les cinq secondes, cela va de soi. J’exagère avec cet exemple, mais vous voyez où je veux en venir. Il faut rester raisonnable et donner en petite quantité.
Si vous avez besoin d’encourager votre cheval, quelle que soit la raison, coupez de petits morceaux de carottes. Il sera tout aussi content sans avoir besoin d’être « gavé ». Trop de friandises, même naturelles, peuvent être problématiques. La modération est essentielle.
Conseils pour bien choisir et bien faire
Résumons : les aliments ultra transformés (AUT), le sucre et les quantités excessives sont les trois éléments qui doivent nous faire peur (à nous aussi, humains, d’ailleurs, même si cet article n’est pas là pour aborder nos propres troubles alimentaires… désolée par avance, mais si je n’étais pas concernée, cet article n’existerait sans doute pas).
Alors, que faut-il donner en friandises ? Le plus simple, c’est de donner des légumes. Le meilleur reste la carotte : c’est pratique, peu cher, et adoré par quasiment tous les chevaux. Votre cheval sera parfaitement heureux avec des carottes uniquement. Il n’a pas besoin de diversifier son microbiote comme nous. D’ailleurs, la régularité dans son alimentation est conseillée pour éviter tout trouble digestif. C’est l’inverse de nous, mais pour des raisons bien différentes.
Vous pouvez également donner d’autres légumes comme le céleri, le navet, le concombre, la betterave, le fenouil ou la courgette. Cela peut demander un peu plus d’organisation, mais c’est tout à fait possible.
Attention cependant : comme pour certaines plantes, certains légumes peuvent être toxiques pour les chevaux, comme les pommes de terre, les oignons ou les poireaux. Il est toujours préférable de vérifier une liste exhaustive (Google peut être utile pour cela) avant de diversifier leurs friandises.
Une autre option intéressante est d’utiliser les compléments minéraux et vitaminiques (CMV). Si votre cheval est gourmand, la meilleure façon de lui donner ses CMV peut être sous forme de récompenses, ce qui permet d’associer utilité et plaisir. Il recevra ainsi les apports nécessaires pour une santé optimale tout en appréciant ses friandises.
Dans ce cas, il est essentiel de respecter les recommandations en matière de dosage pour éviter tout excès ou déséquilibre. Les CMV ne doivent pas être pris à la légère. Et, comme pour tout produit, le must reste de comprendre la liste des ingrédients afin de s’assurer de leur qualité.
Conclusion
Donner des friandises à son cheval peut être un vrai plaisir, tant pour lui que pour vous, à condition de rester raisonnable. Privilégiez les aliments simples et naturels comme les légumes, évitez les produits transformés et sucrés, et pensez toujours à modérer les quantités. En respectant ces principes, vous prendrez soin de sa santé tout en renforçant votre complicité.
À très vite pour le prochain article !
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