10 points pour améliorer la vie d’un cheval au box

J’aurais tendance à vous dire que le seul truc qui améliorera la vie d’un cheval est de le mettre au pré et de bannir le box…

Cependant dans certains cas, il peut arriver que l’on ai pas le choix. Le cas principal est celui d’une immobilisation, suite à une fracture ou blessure importante. Il y a sûrement d’autres cas…. En déplacement pour un concours ? Bref, quoi qu’il en soit, chacun a ses raisons valables ou non, et ce n’est pas le sujet de cet article.

 

 

Pour améliorer la vie de son cheval au box il a pleins de choses à respecter.

Le but est d’éviter la dépression du cheval, la colique, le mal-être. Le cheval est un animal grégaire, il a des besoins primaires fondamentaux. Le box en enlève un à 99% : le besoin de se déplacer. Je dis 99% car selon la taille du box le cheval peut faire plusieurs pas.

Le cheval au box doit avoir au minimum les deux autres besoins primaires : pouvoir avoir un contact social quand il le souhaite et pouvoir manger quand il le souhaite. C’est tout. Copains, promenades et manger suffiront amplement à son bonheur. Bon, après, il y aura toujours des milliers de points à prendre en compte : qu’il ne se fasse pas maltraiter, qu’il ne vive pas sous l’eau, dans un aquarium ou en pleins Paris dans un appartement, etc. Mais bon, ces points sont évidents… Je parle ici des points que beaucoup des cavaliers n’ont pas l’air de prendre pour évidence. Combien de chevaux vivent encore au box sans foin et sans copains à proximité aujourd’hui ? Bien trop…

D’où la raison de mon article.

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Les 10 points à respecter :

 

1 – Le faire vivre dans un environnement propre

Sa litière, qu’elle soit de paille ou de copeaux, doit rester propre. Il faut retirer les crottins tous les jours et enlever la litière souillée par l’urine, pour la remplacer par de la litière propre et fraîche. Cela, afin que le cheval se sente bien et surtout ses pieds et sa santé.

 

2 – Qu’il vive dans un box spacieux

La taille minimale réglementaire est de 9m2 mais cette taille ne convient en réalité qu’à très peu de chevaux. Beaucoup de chevaux peuvent se bloquer en se roulant et ne pourront pas faire plus d’un pas. Il faut, en plus, une hauteur sous plafond pour éviter que le cheval se cogne s’il se cabre ou autre. Je pense qu’en dessous de 16m2, un box est beaucoup trop petit, quelque soit le cheval.

 

3 – Qu’il vive dans un box sans barreaux

Si le box a des barreaux, le cheval ne pourra même pas sortir la tête. Super la prison… Le must : une porte ouverte la journée avec porte de boxe en tissu ou simplement une porte basse pour que le cheval puisse sortir toute l’encolure sans galérer, quelque soit son gabarit.

 

 

4 – Que son box soit collé au box d’un autre cheval (voire de deux)

Ainsi, le cheval pourra communiquer un minimum et ne jamais se sentir seul. Un plus : une vue sur un miroir (pas dans le box, c’est dangereux, mais à distance) ou un poster de cheval taille réel pour que, lorsque ses copains sont de sortie, le cheval ne se sente pas complètement seul. cela ne fonctionne pas sur tous… Ou, un copain shetland dans le box. Cette option est triste pour le shetland néanmoins.

 

 

5 – Que le box donne une vue sur l’extérieur

Avec un vue sur l’extérieur, le cheval pourra éviter de s’ennuyer. S’il y a de l’activité, il ne s’ennuiera jamais et développera sa curiosité.

 

6 – Nourrir à heure fixe et toujours du foin et de l’eau à volonté

Le cheval a besoin d’habitude pour être bien. Une bonne routine fixée à la minute près lui évitera de s’impatienter et de stresser. Il a besoin de ça pour se sentir bien. Offrez lui au moins ça. De plus, s’il a du foin pour son système digestif, toute la journée, il sera toujours en bon état et aura moins de problèmes. Manger tout le temps est nécessaire pour éviter la création d’acidité, l’ennuie et pour éviter les bouchons de paille sur laquelle il peut se rabattre s’il a faim.

 

7 – Lui rendre visite tous les jours

Vous êtes débordés et vous n’avez pas le temps mais lui, il vous attend… Il a besoin de vous car vous l’avez rendu dépendant. N’hésitez pas à le sortir un maximum pour brouter ou faire d’autres activités que du travail s’il est au repos.

 

8 – Créer des jeux dans son box

Cacher des carottes, mettre des jouets, des pierres à lécher, un peu partout… Rien de mieux pour le divertir, développer son cerveau et éviter le terrible ennui.

 

9 – S’occuper d’un autre cheval devant son box

Demandez aux autres cavaliers de seller et panser leur Tornado devant le box de votre cheval. Cela permettra un minimum de communication sociale et ne leur fera que du bien. Sauf si ce sont deux monstres…

 

 

10 – Sortir un maximum le cheval s’il n’est pas immobilisé

Un cheval qui vit au box aura besoin de se dégourdir bien plus souvent qu’un cheval qui vit au pré et ne ressent pas cette frustration. Le mieux est de le sortir dans un paddock/pré d’herbes, avec au moins un copain.

Si ce n’est pas possible, il faut au moins qu’il ait des copains autour.

Mon avis : le paddock sans herbe et sans copain n’est d’aucune utilité pour le cheval qui préférera mille fois être tenu en main pour brouter. L’intérêt de le sortir dans un paddock de terre sera simplement de le laisser se défouler au galop quelques minutes. Après, il s’ennuiera et préfèrera retourner au box. Donc, paddock en terre et sans copain : à bannir ou juste pour défouler.

Ces paddocks se font beaucoup en Ile de France mais ils sont mauvais si le cheval y reste plus d’une heure à ne rien faire et sans eau. Je les trouve même plus mauvais qu’un box dans lequel le cheval pourra communiquer avec son voisin et manger à volonté. Si les points du haut sont respectés, bien sûr.

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Je le répète, le cheval n’est pas fait pour vivre au box mais voilà, il reste possible d’améliorer un minimum sa vie au box pour la rendre vivable.

La règle numéro 1: un maximum de sortie au pré vert avec les copains.

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N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez du box en article, si vous y voyez des points positifs, etc.

À très vite pour le prochain article ! Les articles vont passer à un rythme de 1 article toutes les 3 semaines jusqu’au mois de mai/juin. Le rythme passera ensuite à un rythme de toutes les deux semaines. Vous pouvez vous inscrire à la Newsletter pour être informés des nouveautés et sorties. Je ne spam pas, promis !

Détecter et agir face à une colique

Cet article va de pair avec l’article “Éviter la colique en 4 points” que vous pouvez lire en cliquant ici.

Attention, cet article a été rédigé pour aider uniquement en cas de simple colique. Si votre cheval est complètement apathique, son problème peut être bien plus grave : la colique peut n’être qu’un symptôme d’une maladie à traiter d’urgence comme la piroplasmose, la myopathie atypique, etc.

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Il est très simple de détecter une colique et de bien agir pour ne pas empirer le processus, voire l’arrêter.

Avant de dire vous expliquer comment agir dans le bon sens, voici les différents points qui permettent de détecter si le problème de votre cheval est bien une colique :

  • Votre cheval a un comportement différent que seul vous pouvez constater. Il est “différent”.
  • Votre cheval n’a aucun appétit.
  • Il fait du flehmen (soulève la lèvre supérieur).
  • Il reste couché en regardant son ventre.
  • Il se roule beaucoup trop.
  • Il gratte le sol.
  • Il se campe.

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Si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes, essayez de :

  • Voir s’il fait des crottins.
  • Vérifier s’il a du transit en posant votre oreille des deux côtés de son ventre. Il faut entendre un gargouilli des deux côtés.
  • Vérifier sa température, qui doit être entre 37°C et 38.5°C.
  • Vérifier la couleur des muqueuses, qui doivent être roses claires.
  • Vérifier s’il ne transpire pas.

À partir du moment où le cheval a un ou plusieurs de ces symptômes, il y a de forte chances pour que ce soit une colique.

Que faire ? Déjà, calmez vous, vous ne serez d’aucune efficacité avec du stress.

 

 

Ensuite, si vous n’avez jamais eu à faire à une colique et ne savez donc pas juger de l’aggravation du problème : vétérinaire en urgence. Il n’y a aucune questions à se poser sur ce sujet.

Également, si jamais vous constatez que votre cheval est vraiment mal (grosse sueur, tremblement ou réactions violente, etc.), idem, contacter le vétérinaire en urgence.

Pareillement, si votre cheval a les conditions de vie idéales, la colique n’est probablement pas une obstruction, le problème peut être bien plus grave, vous ne devez prendre aucun risque : contactez le vétérinaire.

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Le seul cas où vous n’avez pas à appeler le vétérinaire est celui dans lequel vous avez déjà connu un cas de colique et que votre cheval est plutôt calme. Dans ce cas et uniquement ce cas, la venue en urgence du vétérinaire ne fera que vider votre porte monnaie. Sachant que cela grimpe vite dans les 500 euros pour une colique. La seule chose que le vétérinaire fera, en plus de vos actions, si petite colique, sera de sonder de la paraffine dans le cheval pour permettre au transit de fonctionner de nouveau et d’éliminer tout bouchon sec.

Hors, la paraffine peut ne pas être nécessaire… Le bouchon peut passer seul… De plus, passer un tuyau dans les naseaux, même si c’est une activité très pratiquées par les vétérinaires, peut toujours créer un risque. À vous de décider, ainsi, si vous pensez qu’il est mieux d’appeler le vétérinaire ou pas. Cela peut toujours être rassurant.

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En attendant, pour une simple colique, voici mon protocole :

  • Panier avec, pour seul trou, permettre de boire.
  • Empêcher son cheval de manger pour éviter toute aggravation.
  • S’il peut marcher, le marcher un maximum pour stimuler le système digestif.
  • Faire une piqûre de Calmagine pour soulager le cheval.
  • Attendre en respectant tout cela.

Si les symptômes s’aggravent : vétérinaire en urgence.

Si le bouchon passe, le cheval se sentira vite mieux. La colique peut passer en quelques heures voire en 24h maximum. Ne jamais laisser une colique plus de 24 heures sans intervention vétérinaire. Il faudra le contacter car ce n’est pas normal si la colique ne passe pas… Peut-être que, dans ce cas, il faut de la paraffine ou ce peut être un autre problème.

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Si, en respectant tout, votre cheval est mieux et que la colique est passé, il sera tout de même affaiblie, aura faim et pourra avoir chuté niveau poids. Ce n’est pas grave. Reprenez doucement son alimentation. Evitez grains et pailles pour commencer. Et laissez le boire un maximum. N’hésitez pas à lire ici l’article pour éviter la colique.

Pour la petite histoire, ma jument ayant fait beaucoup de coliques, sa seule que j’ai osé traité sans vétérinaire était une colique suite à un bouchon soupçonné de terre… Elle en léchait beaucoup à cause d’un mal-être et de carences (ancienne écurie)… Je peux vous dire que, même le foin à volonté, pierre de sel, etc. en box avec sortie aux paddocks, qui ont très peu d’herbes, ne suffisent pas pour les ulcéreux, même traités. Seul le pré pourra éviter au maximum la colique. Ça a été radical pour ma jument. Je touche du bois en écrivant cela, comme toujours…

 

 

J’espère que cet article vous aura aidé un minimum. N’hésitez pas si vous voulez ajouter des conseils ou si vous avez des questions.

Éviter la colique du cheval en 4 points

Cet article va de pair avec l’article “Détecter et agir face à une colique” (article à venir en février).

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La colique, la frayeur de tous les cavaliers.

J’utilise le mot “éviter” mais, la colique n’est pas évitable à 100% car un cheval pourra toujours se faire une torsion sans causes apparentes. Cette forme de colique, la torsion, peut être mortelle tout comme les autres formes. Sans parler de sa dangerosité, la différence entre la torsion et les autres est que les autres sont évitables à 99%. Je vais, ici, me concentrer sur les coliques évitables et vous proposer d’apporter une qualité de vie à votre cheval pour lui éviter ce mal redoutable.

La colique évitable dont je vais parler est la plus répandue : la colique par obstruction.

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Qu’est-ce donc ? C’est une douleur abdominale très forte, due à un bouchon dans le système digestif.

À nous de faire de notre mieux pour que notre cheval ne se retrouve pas dans cette horrible situation.

Il y a 4 points à mettre en place pour pouvoir dormir paisiblement et ne pas stresser pour notre cheval.

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Avant de présenter ces points, je tiens à préciser que j’ai une pur-sang sujette aux coliques. Pour ne pas dire une “pur-sang fragile”. Cette dernière m’a fait une colique le lendemain de son arrivée, il y a 7 ans. Puis, elle les a enchaîné. Je connais malheureusement très bien le sujet. Je sais, surtout, qu’on peut l’éviter si on fait le nécessaire pour améliorer l’environnement de notre animal. Je touche du bois mais, depuis que je respecte au maximum son mode de vie, elle ne m’a plus jamais refait de colique. Encore une fois, je touche du bois…

 

 

1.Permettre au cheval de manger tout le temps

La première chose à faire est de permettre à votre cheval de manger 24/24h. Sauf quand il dort ou travaille, bien sûr. Il doit pouvoir manger environ 16h/jour.

Lui mettre à disposition et à volonté, de l’eau, du foin de qualité et/ou de l’herbe, est plus qu’indispensable. Il faut, cependant, éviter un maximum les aliments concentrés qui peuvent entraîner des bouchons. Le petit estomac des chevaux ne peut pas assimiler de gros repas concentrés en une seule fois. Trop nourrir un cheval d’aliments concentrés ne pourra entraîner que des conséquences négatives : ulcères, coliques, non assimilation, dépense d’énergie supérieur, etc.

Pourquoi le cheval doit pouvoir avoir accès à sa nourriture ?

  • Son estomac ne doit jamais être vide pour ne pas créer d’acidité donc des ulcères qui favorisent les coliques et empêchent la prise de poids.
  • En ayant de quoi se nourrir à volonté, le cheval évitera de manger la paille ,s’il vit au box ou de manger de la terre, s’il vit au pré avec peu d’herbes (Oui, c’est possible). Sans paille et sans terre dans l’estomac, les bouchons de coliques sont bien plus rares.

 

2.Permettre à son cheval de marcher tout le temps

Dans le milieu sauvage, le cheval peut parcourir presque 20km par jour.

Dans un pré, vu qu’il se sent à l’abris et n’est plus une proie… Beaucoup moins… Moins de 10km par jour. Encore moins dans un paddock ou un box.

Cependant, son système digestif a besoin d’être stimulé. Plus le cheval marchera, plus le transit s’activera et moins, il y aura de risques de bouchons. La stimulation permet ainsi d’éviter l’impaction alimentaire, une des principales causes de colique.

Pour permettre à son cheval de marcher tout le temps, sans avoir à venir lui forcer une activité physique, le mieux est la vie au pré. Le cheval pourra ainsi marcher toute la journée comme bon lui semble, quelques soient les intempéries. Il ne dépendra pas de notre venue.

 

 

3.Permettre à son cheval de ne pas stresser

Ce serait le seul point que l’on pourrait comparer à nous, humains.

Souvenez-vous de la fameuse pub Activia et le ballonnement. Et bien, c’est pareil pour le cheval ! Le stress est extrêmement mauvais pour son système digestif. Hyperfonctionnement ou hypofonctionnement pourront entraîner des troubles tels que ulcères et coliques. Les conséquences sont bien plus mauvaises pour son système digestif bien compliqué et fragile.

Pour ne pas stresser, le cheval doit éviter de rencontrer des changements brutaux d’environnements, d’alimentations, de mode de vies, etc.

Il ne doit pas jamais se retrouver seul (hors, à cheval), il doit avoir un troupeau de chevaux dans lequel il n’est pas exclu et il doit avoir une vie sans trop de changements. Le cheval a besoin d’habitude et de régularité pour ne pas stresser et surtout, ne pas stresser son gros ventre.

 

 

4.Faire tous les soin annuels de checking

Un cheval en bonne santé aura toujours moins de risque de faire des coliques.

Il faut, par conséquent, faire le checking annuel du vétérinaire pour éliminer toutes causes possibles. Bien plus important, il faut faire venir le dentiste (pas le vétérinaire, le dentiste) une fois par an pour que les dents restent en état et bien limées. La mâchoire pourra jouer pleinement son rôle, qui est de réduire les aliments en bouillie dans le but d’éviter tout bouchon. Bye les coliques dues à la mauvaise mastication !

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Pour conclure, je ne vais pas y aller par 4 chemins mais c’est très clair : pour éviter les coliques, la vie au box est impossible.

Vous pouvez m’écrire que vous avez des chevaux de box qui vivent sans soucis. Je vous répondrai que vous avez de la chance, que tous les chevaux sont différents blablabla mais que cela ne veut aucunement dire que le box est bon et non risqué pour lui.

Oui, j’ai vu des chevaux rester 72h d’affilés dans leur box paillés, avec un poignée de foin en repas, qui n’ont jamais eu le moindre signe de colique quand, au même moment, ma jument sortait au paddock la journée et faisait un malheureux bouchons de paille le soir.

Tous les chevaux ne sont pas égaux pour diverses raisons (passé, race, courses pour la mienne) mais, comme on ne peut pas le savoir et que nous sommes souvent ignorant des vraies choses à checker avant d’acheter un cheval, on peut se retrouver avec un cheval sujet. Il revient à nous de faire de notre mieux pour permettre à notre cheval d’éviter de grosses douleurs et à nous-même, d’éviter une grosse frayeur.

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Si vous avez d’autres conseils ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à les écrire en commentaires.

Soigner les abcès de pieds de son cheval, mon expérience

Ah les abcès… Quelle galère !

Si votre cheval boite d’un antérieur, qu’il n’y a pas une blessure de visible, ni un quelconque gonflement : bingo ! Il y a de fortes chance pour que ce soit un abcès !

C’est douloureux mais, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave.

Cela peut arriver aussi bien aux chevaux ferrés, que pieds nus. Les abcès sont rarement dus à un choc et souvent dus à une élimination dans le corps. Ne cherchez donc pas la cause autour de votre cheval. Cherchez celle “en lui”.

Selon le niveau de sensibilité du cheval, cet abcès pourra être très douloureux ou pas du tout. Cela ne voudra pas dire qu’il est gros ou non. Tout dépend de votre cheval. Ce n’est pas non plus parce qu’il mettra du temps à percer qu’il explosera à sa sortie comme le plus gros des abcès. Le dernier abcès de ma jument a mis 4 semaines à “trouver la sortie” et a fait un petit point dans la sole. À peine perceptible.

 

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Les 5 choses à ne surtout pas faire lors d’un abcès :

 

1.Percer

C’est la règle numéro 1 !

Qui dit « creusez vous même (ou, le maréchal, véto, etc.) » signifie “bonjour la galère et les soins pour éviter les infections”.

L’abcès a une raison d’être. En plus de créer une belle zone sensible aux infections, l’abcès risque fortement de revenir car le corps ne l’aura pas éliminer correctement. Sans parler que creuser un sabot et le fragiliser est plus que aberrant.

Si vous ne faites rien, l’abcès sortira, avec de fortes chances, par un petit trou à peine visible. Il n’y aura aucun dégât dans le sabot, ni infection.

 

2.Mettre son cheval de pré au box

Le cheval est un animal grégaire. Il préférera, à 100%, galérer à marcher dans son pré avec ses copains, que de se retrouver seul dans un box. Le mal-être sera décuplé. Ne vous attendez pas à soigner rapidement l’abcès dans un corps pleins de mal-être. Sans parler que vous aurez de grandes chances de créer des problèmes bien pires : ulcères, coliques, pertes de poids, tics, etc.

Laissez votre cheval au pré. Il vous en remerciera. Il pourra marcher comme il le souhaite. Il boitera simplement. En effet, un sol sec serait bien plus préférable mais, pas dans un endroit où il ne pourra pas marcher (box), ni sans copain.

Pour que l’abcès perce, le moral est important et la marche aussi. Laissez votre cheval vivre sa vie habituelle. Vous pouvez demander à rapprocher le foin de l’eau si vraiment vous le voyez souffrir… Mais, c’est tout.

 

3.Utiliser certains produits

Évitez les produits telle que la javel, que beaucoup conseillent. Elle a une action bien trop forte et risque de tuer toutes les bonnes bactéries qui protègent le sabot.

Evitez aussi les anti-inflammatoires qui auront pour conséquence de ralentir le processus de mûrissement de l’abcès. L’inverse exact de ce que l’on souhaite. L’inflammation est un processus normal. L’empêcher enlèvera juste la conséquence d’un problème qui a raison d’être, suite à un quelconque évènement. Il faut traiter la cause mais pas la conséquence.

Votre cheval a mal mais il en ressortira vivant et plus fort.

 

4.L’homéopathie…

C’est le seul traitement proposé si on cherche comment soigner un abcès sur Internet. C’est étonnant… Cherchez et vous verrez.

Ce n’est pas que je n’y crois pas… C’est que je sais que ça n’a aucun effet. Il n’y a pas une seule étude sérieuse qui prouve son efficacité.

Comment une goutte d’un produit, dans l’équivalent d’une piscine remplie d’eaux, peut-elle avoir un quelconque effet ?

Presque tous les cavaliers conseillent l’Hepar sulfur ou le PVB abcès… Ce serait efficace, voire magique… Je crois en l’effet placebo de l’homéopathie. Il est prouvé que l’effet placebo existe même si inexplicable. Je sais, cependant, que l’homéopathie ne fonctionnera pas avec moi. Je préfère donner de l’eau à ma jument, à laquelle je crois autant. L’homéopathie semble être de l’arnaque pure et dure. Évitons de dépenser notre argent inutilement.

SI vous avez cinq minutes pour vous instruire, n’hésitez pas à aller voir cette vidéo très intéressante sur l’homéopathie.

 

5.Écouter tout le monde et en venir à ferrer son cheval

Tout le monde a sa recette miracle pour soigner un abcès… Même moi… Faites attention à ce que l’on vous dit, renseignez-vous derrière. La première chose que j’ai à vous dire : n’écoutez pas ceux qui vous disent de referrer ! Votre cheval boitera toujours autant et les dégâts du fer… N’en parlons pas… Je ferai un article prochainement.

Faites vous votre propre avis via vos propres recherches.

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Attention, mes propres conseils sont à analyser… Je n’ai pas la science infuse. Je parle de mes recherches et de mon expérience. Je peux me tromper.

Il ne faut croire personne, moi inclus. Qu’on ait raison ou tord. Il faut se renseigner et s’éduquer soi-même, vérifier les sources, avoir plusieurs sources, etc. Il est facile de trouver beaucoup de “conneries” sur Internet et beaucoup de vérités… À nous de faire le tri et de ne pas tout avaler. C’est très dur mais c’est un travail très important pour apprendre à ne pas croire à n’importe quoi…  Cf les un milliards de théories du complot… J’espère que vous savez qu’on a marché sur la Lune et que ce ne sont pas les extraterrestres qui ont construit les pyramides. Les documentaires sont si bien faits que l’on pourrait croire à tout si on ne se renseignait pas derrière. C’est la même chose dans le monde équestre.

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Les 4 choses que vous devriez faire pour aider l’abcès à mûrir/percer :

 

1.La première chose que j’aurais tendance à dire est : en cas d’abcès, faites un pansement de graine de lin ou d’huile de ricin.

Comment faire le pansement ?

  • Vous prenez une couche pour bébés.
  • Vous placer l’huile de ricin ou la pâte de graine de lin (graine de lin + eau chaude mélangées) dans la couche.
  • Vous positionnez la couche autour du sabot atteint.
  • Vous prenez un gros rouleau scotch imperméable (c’est souvent le gris).
  • Vous entourez le sabot en évitant de faire un garrot.

Si le pansement est bien fait, il tiendra, même dans le pire des prés boueux.

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Cependant, j’ai tendance à me demander comment fonctionne ces produits. Comment peuvent-ils faire mûrir un abcès ? Ces méthodes sont connues mais on ne connaît pas le pourquoi du comment cela fonctionne.

De plus, si le cheval garde un pansement plus d’une semaine de suite, même si ce dernier est changé tous les jours, le pied ne sera jamais à l’air. Il sera étouffé dans une matière nullement respirante (le scotch imperméable). Le pied macère et tout devient pourri. Ce que l’on souhaite éviter…

Les effets peuvent être mauvais. Je conseillerais donc de faire ce traitement uniquement les premiers jours puis, un jour sur deux grand maximum.

Tout le monde dit que les pansements sont efficaces mais, n’est-ce pas grâce au temps ? Tout simplement ? Ou autre chose ?

Depuis le dernier abcès de ma jument, je n’ai pas spécialement constaté une amélioration de son abcès suite à mes pansements… Puis, son abcès a mis 4 semaines à percer.

Il devrait exister un chausson de soin pour pré ultra respirant pour que je puisse devenir fan des pansements. Ce n’est pas encore le cas…

La moitié des chaussons existants se retrouvent détruits dès le lendemain. J’ai essayé avec la marque Tubbease… Le lendemain, j’ai retrouvé le plastique de la Tubbease au fond du pré et la “chaussette” de la Tubbease autour de la jambe de ma jument.  Il n’existe pas encore le chausson de soin idéal résistant et respirant.

SI vraiment le cheval souffre et ne peut pas marcher, le mieux est une planche de piscine découpée de la forme du sabot, entourée par du scotch. Cela soulage fortement et peut aider votre cheval à se mouvoir.

 

2.Le bain de bicarbonate de soude alimentaire

Le produit miracle des ménagères. Il ramollit le pied, le nettoie, réduit l’acidité. C’est bien le seul produit qui ne peut faire aucun mal tout en désinfectant les saletés de la boue.

Non sachant non plus comment ce dernier fonctionne exactement… Simplement, c’est le lendemain d’un bain de pied que le dernier abcès de ma jument a percé. Est-ce une simple coïncidence ? Je l’ignore… Ce que l’on peut constater est que cela ne ralenti pas le processus. En ce qui me concerne, c’est magique, c’est mon placebo. Je suppose que ce n’est que du hasard sur la durée mais je compte tester de nouveau.

 

3.Marcher son cheval

Stimulez, stimulez et encore stimulez. Rien de mieux pour la circulation sanguine dans la jambe et le pied. Marchez votre cheval un maximum pour faire mûrir l’abcès.

Plus il y aura stimulation, plus il se passera quelque chose dans le pied. N’hésitez pas à protéger la sole si votre cheval est particulièrement sensible et refuse de marcher.

Stimulez tout de même autant que vous le pouvez. C’est, pour moi, la meilleur méthode et la plus simple. Plus le cheval marchera, moins l’abcès durera longtemps, moins le cheval souffrira.

 

4.Ne rien faire

Au final, c’est à se demander si ne rien faire n’est pas aussi efficace que tout ce que l’on essaye.

Si le cheval marche déjà dans son pré, le travail se fait déjà tout seul. Le pied respire à l’air libre, on laisse l’abcès au temps.

Quand on voit le temps que certains abcès mettent à percer (plus de deux mois), c’est à se demander s’ils ne mettraient pas autant de temps sans l’intervention d’un humain qui teste sa sorcellerie.

J’avoue ne pas savoir si je ferai de ma jument un cobaye pour cette expérience “ne rien faire”. Mais, j’avoue que c’est une question que je me suis posée lors de son dernier abcès… À faire pourrir les pieds dans des pansements… Parfois, je ne faisais rien en me disant que cela n’allait pas changer grand chose et que seul le temps aiderait… Qu’en pensez-vous ?

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En attendant, ma solution idéale, suite à l’expérience des abcès que j’ai connu, est : bain de bicarbonate une fois par jour voire 1 jour sur deux; chaussons de protection à fabriquer si douleur; un maximum de marche.

Je pense abandonner les graines de lin et/ou huile de ricin dans le pré. Sauf si j’en viens à  marcher ma jument avec un pansement. Voila mon protocole. Pas d’homéopathie, en tous cas, c’est bien certain.

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Que faire après l’abcès ?

Votre cheval remarche normalement et n’a plus aucun signe de douleur ? Vous n’avez plus rien à faire à part lui faire reprendre sa vie normale dans la douceur. Aucun soin n’est nécessaire, hormis pour se donner bonne conscience.

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J’espère que cet article vous aidera si votre cheval est actuellement en période d’abcès. J’espère que vous vous poserez les bonnes questions et que l’abcès percera au plus vite.

Les bienfaits de la balade à pied

Avant de parler des avantages de se lancer dans l’activité de la balade à pied avec son cheval, je vais parler des risques.

 

Le premier risque est tout bête :

Dès que vous croiserez quelqu’un d’extérieur au monde du cheval, il vous demandera pourquoi vous n’êtes pas dessus. Vous devrez toujours tout expliquer. Un peu embêtant quand vous croisez du monde sur une petite heure et surtout, embêtant de se dire qu’un cheval n’est fait que pour être monté aux yeux des personnes.

 

 

Le deuxième risque est plus que dangereux :

Votre cheval est une proie. Son instinct de survie peut surgir et la plus grande force du monde ne vous fera pas le tenir s’il panique. Il risque de rentrer aux écuries sans vous…

Pour atténuer ces risques, il y a plusieurs choses à respecter si vous débutez les balades à pied et que vous ne connaissez pas encore votre cheval dans un environnement extérieur :

  • Commencez par tenter la marche en carrière puis, progressivement, dehors de plus en plus longtemps.
  • Faire brouter le cheval peut être un bon début pour l’habituer à être seul dehors avec vous.
  • Evitez au maximum les routes empruntées par les voitures.
  • Toujours avoir des gants pour ne pas se brûler les mains avec la longe en cas d’incident.
  • Un petit stick pour le retenir derrière vous plus facilement. Pas pour le fouetter…
  • Avoir une bombe si vous êtes parano.

Je me suis déjà fait trainée par ma jument, à nos débuts, suite à la vue d’un épouvantail… Je peux vous dire, que, sans parler de la douleur, vous allez vite lâcher et votre cheval va vite vous abandonner en cas de panique. Je raconte cela mais ce jour là, ma jument s’était arrêtée d’un coup, une fois que le boulet (ici, moi) avait lâché la longe. J’ai quand même eu une belle frayeur ! Il faut toujours être vigilent.

Ce genre de danger est largement possible à pied mais tout autant à cheval si l’on tombe… Après, à nous de décider de partir en balade ou pas.

Sachez un truc, plus le cheval sera habitué, moins ses réactions seront violentes ou dangereuses.

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Les bienfaits de ce genre de balades sont bénéfiques autant pour le cheval que pour le cavalier.

 

Pour le cavalier :

  • Marcher est une superbe activité physique : Quand, pour diverses raisons, vous ne comptez pas faire de trot, pourquoi seller et monter ? C’est une perte de temps ! Partez en licol vous promenez. Comme cela, vous ferez votre petit sport journalier. Rien de mieux pour la santé et pour atteindre les 10000 pas recommandés.

  • Une nouvelle approche de l’équitation : Il y a énormément de choses à apprendre à pied : le respect du cheval à pied n’est pas à prendre à la légère. Vous pouvez lui apprendre à rester derrière ou à côté de vous, céder à la longe, rester tranquille quand peur soudaine, etc. C’est un vrai travail ! À vous de tester pour savoir s’il y a du travail ou non avec votre cheval. Ce que je sais est que, malgré le fait que ma jument connaisse très bien cette activité, je le fais au moins une fois par semaine pour qu’elle n’oublie pas et ne devienne pas dingo le jour où je serais obligée de la marcher, suite à un quelconque protocole vétérinaire. Je garde donc cette habitude, pour elle, pour que ce ne devienne jamais un obstacle.

 

  • Augmentation de la confiance et perte de la peur : Pour les deux, cavalier comme cheval. Nous sommes si impuissants face à nos grandes bêtes que nous pouvons vite nous faire peur si ces dernières s’excitent. En faisant un maximum de balades à pied, nous apprenons à réellement connaître notre cheval, son comportement à pied et ses limites dans sa force. Vous verrez qu’il n’est pas si fou et pas si dangereux. Il deviendra un être inoffensif. Ce qui est peut être faux donc il faut toujours faire attention car on peut revenir au risque numéro 2 si imprévu…

 

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Pour le cheval :

 

Il continue de travailler sans l’horrible poids du cavalier. C’est comme marcher sans un sac à dos rempli de bouteilles d’eau ! Plus pratique quand même !

Le pas est l’allure qui muscle le mieux le cheval. Balade à pied ne veut pas dire balade au ralenti. Marcher vite et réveillez-le. Il marchera naturellement énergiquement et avec la tête basse ! Rien de mieux, de moins contraignant et de plus facile pour muscler un cheval ! N’hésitez surtout pas à faire de longues balades !

Profitez-en aussi pour faire des terrains variés ! Talus raides, escaliers, etc. Attention cependant. En tous cas, profitez de faire en sécurité tout ce que vous n’oseriez pas faire à cheval. Les risques sont amoindris et le cheval se muscle davantage ! Pas de faute du cavalier pour le bloquer dans ses divers mouvements.

 

La balade à pied varie le quotidien d’un cheval ! En variant ses activités (non stressantes), le cheval ne sera jamais surpris d’un changement soudain et prendra un plaisir à sortir de son pré rectangle monotone ou de son petit box. Je n’ai jamais vu un cheval mécontent de sortir pour une balade. Toujours heureux de tirer la longe pour aller goûter l’herbe plus verte que dans son pré. On a rarement de grands prés à perte de vue, notamment en Île de France donc, au final, nos chevaux peuvent s’ennuyer un peu. La venue de leur propriétaire pour faire une activité non contraignante (et manger) leur plaît toujours !

 

 

En outre d’améliorer le moral du cheval, la balade lui apprend à s’habituer à des environnements bien plus variés. Il ne sera plus excité pour un rien lors de sa banale annuelle… Cf les chevaux de clubs complètement dangereux dès qu’ils voient autre chose que la carrière et pourtant, qui sont bien plus mous que nos chevaux frais qui n’ont jamais fait de club.

Vous aurez donc des chevaux bien mieux dans leur tête et bien plus calme. Un must have.

Quand vous serez, un jour, obligés de sortir votre cheval à pied, suite à une colique, un abcès, etc., que je ne souhaite pour rien au monde à votre cheval, vous ne rencontrerez aucune difficulté car cela sera devenu quelque chose de complètement normal pour vous et votre cheval. Il ne vous sautera pas dans les bras. 

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Attention cependant : pour éviter tout problème, si vous avez un cheval, aujourd’hui, dit “difficile”, je vous conseille d’y aller doucement.

S’il ne veut pas quitter ses copains de pré ou s’il souhaite partir comme un fou car il sort de son box, allez-y progressivement.

Tout d’abord, apprenez lui à s’arrêter automatiquement à côté de vous quand vous vous arrêtez. Vous pouvez suivre la méthode simple de Parelli pour ce genre d’exercices de base ou toutes autres méthodes « éthologiques » qui consistent à apprendre au cheval à déplacer les hanches, les épaules, s’arrêter, trotter, marcher, etc. sans toucher votre cheval.

Cela permet d’avoir le respect de sécurité en balade.

Grâce à cela, si votre cheval déconnecte ses neurones, vous pouvez lui demander de s’arrêter, de marcher, de s’arrêter de nouveau, etc. Dans le but de le reconnecter, afin qu’il se calme. C’est très efficace. Avoir cette base à pied d’équitation « éthologique », permet de garder un minimum de sécurité envers son cheval. On est très loin de la complicité mais c’est un début.

Ensuite, pour commencer progressivement, ne partez pas faire une balade d’une heure avec un cheval que vous ne connaissez de nul part. Commencez par 5 minutes puis 10 puis 20 puis… Quand vous senterez que tout se passe à merveille, vous pourrez sortir pour de vraies balades qui seront aussi bonnes pour votre santé que la sienne.

Alors, bonnes balades et bonne santé !

 

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