Pourquoi le monde du cheval n’évolue pas : quand les vieilles pratiques persistent et que les nouveautés sont dangereuses Partie 2/2

Stop ! Avez-vous lu la première partie ? Elle est disponible ici. Elle est essentielle pour comprendre la suite et fin de cet article.

Dans la précédente, j’énumérais la multitude de choses qui ont peu ou pas évolué dans le monde du cheval. Mais je n’ai pas encore parlé des vrais changements car… il y en a eu. Je n’ai pas non plus expliqué en détail pourquoi les choses ne bougent pas assez vite. Nous y arrivons. Attention, cette partie risque de provoquer quelques réactions. J’énumère des faits et j’analyse des situations. Vous êtes libres de ne pas être d’accord, mais les insultes ne seront pas acceptées si vous n’appréciez pas ce que vous lisez. Car oui, je vais dire des choses que je ne devrais peut-être pas dire si je ne voulais pas me faire critiquer par la filière équine.

 

TV gif. Kermit the Frog from The Muppets chews on his frog fingers as if he has fingernails and trembles in fear.

 

Les changements qui vont dans la mauvaise direction

Il y a eu des changements rien qu’en 20 ans dans l’équitation ! Beaucoup de pratiques restent ancrées, mais de nombreuses nouveautés ont aussi émergé. Certaines sont rejetées par une grande partie des cavaliers, tandis que d’autres sont, malheureusement, trop facilement acceptées alors qu’elles ne devraient pas l’être. On peut parler de phénomènes de mode, mais aussi d’une nouvelle approche du bien-être animal. De plus en plus de personnes comprennent qu’il faut mettre son cheval au pré, lui fournir les soins nécessaires, une alimentation adaptée, et qu’il n’y a pas forcément besoin de fers, de mors, etc. Cela semble être de plus en plus répandu.

Cependant, ces cavaliers sont souvent qualifiés d’ »extrémistes », en partie parce qu’ils peuvent se montrer assez agressifs dans leurs critiques des méthodes qui ne correspondent pas aux leurs. En conséquence, au lieu de promouvoir positivement ces bonnes pratiques, certains provoquent des résistances et bloquent l’évolution de l’équitation dans la bonne direction. C’est bien dommage.

Par contre, de manière étonnante, il y a des pratiques douteuses qui se répandent dans le monde du cheval et cela commence à devenir inquiétant…

 

SpongeBob SquarePants gif. SpongeBob holds his hands to his ears, blinking and sweating and gritting his teeth with anxiety.

 

La popularité des pratiques mystiques

J’appelle « pratiques mystiques » tout ce qui n’est pas reconnu par la science. Qu’est-ce qui n’est pas reconnu par la science ? Les pratiques dont les études ne sont pas reproductibles à grande échelle. Pour vulgariser de manière très simple : on teste une pratique placebo face à la pratique que l’on veut évaluer. Si les différences sont significatives, on valide la pratique, sinon, elle devient aussi utile qu’un placebo. Je parle, par exemple, ici de l’ostéopathie, ici de la communication animale ou encore ici de l’homéopathie.

Ces dernières années, je vois de plus en plus de personnes faire appel à la communication animale, aux magnétiseurs, au shiatsu, à l’acupuncture, à l’ostéopathie, etc. J’en oublie sûrement beaucoup, et je suis très inquiète de constater qu’il y a de moins en moins de cavaliers qui réalisent que ces pratiques ne sont pas vraiment efficaces. Pire encore, elles peuvent parfois devenir dangereuses.

 

Movie gif. Coraline from the movie Coraline rubs her hands down her face with worry.

 

Les dangers de ces approches 

Le principal problème de ces approches réside parfois dans l’incompétence professionnelle : un ostéopathe qui fait n’importe quoi, un acupuncteur qui pique n’importe comment, etc. Mais ce sont des erreurs humaines, et en général, ces métiers sont plutôt inoffensifs dans leur pratique. Un bon massage peut rarement faire du mal, et même apporter du bien-être. Appelez cependant un masseur, c’est moins cher… Je ne vais donc pas m’attarder sur les erreurs humaines, qui restent rares dans ces professions.

Le vrai problème est ailleurs : un retard considérable dans les soins vétérinaires. Car oui, aujourd’hui, si un cheval est bloqué, on appelle d’abord l’ostéopathe, on fait une communication animale, et le vétérinaire devient le dernier recours. Mais soyons clairs : l’homéopathie ne guérira jamais une infection qui nécessite des antibiotiques. L’infection se propagera, le petit problème deviendra grand, et il sera parfois trop tard… Le vétérinaire devrait toujours être le premier interlocuteur, mais avec tous ces nouveaux métiers, beaucoup de propriétaires prennent de mauvaises décisions pour leurs chevaux. Même s’il n’y a presque jamais de mauvaises intentions (hormis chez certains vrais charlatans), c’est bien dommage. Et je ne sais pas comment stopper ce changement qui s’est répandu à une vitesse exponentielle.

Donc alors, d’accord, les métiers dans l’équitation évoluent, mais pourquoi certaines pratiques ne changent-elles toujours pas ?

Je l’avais rapidement abordé dans la première partie et nous allons, ici, détailler les raisons liées à l’incohérence fondamentale et à l’impact économique.

 

story of stuff power GIF

 

Une incohérence fondamentale

Nous aimons les chevaux, mais en les montant, nous les exploitons. C’est un fait. Un fait difficile à accepter. Les biais cognitifs… Nous devenons alors incohérents en cherchant à assurer le bien-être animal tout en poursuivant notre propre plaisir. Je fais moi-même partie de cette incohérence. Prendre conscience de cela est une chose, mais changer est beaucoup plus compliqué…

Quand on veut augmenter les hauteurs des barres, obtenir des résultats en concours, rendre son cheval tout beau pour une épreuve de dressage, ou prendre du plaisir en course ou en endurance, on peut dire qu’on aime nos chevaux (et c’est vrai !), mais on les exploite malgré tout. Nous prenons plaisir dans le sport, et non plus dans le cheval. Certes, on a compris que la violence avec la cravache est à éviter, mais les coups de talons et les éperons restent encore bien trop présents sur les terrains de concours. Rien ne change, car il est difficile d’admettre, qu’en réalité, on ne devrait peut-être même pas monter nos chevaux.

Le cheval doit rester mince, être en excellente forme physique, ferré, etc., pour nous, et non pour lui. Nous le gardons au box pour éviter qu’il ne se blesse ou ne se salisse avant un concours… Il pourrait faire trop de bêtises au pré. Nous devenons alors incohérents dans notre pratique du sport. J’ai beaucoup évolué sur ce sujet, mais je continue de monter ma jument, soi-disant pour qu’elle garde la ligne une fois par semaine. Mais, au fond de moi, n’est-ce pas simplement parce que j’aime monter ? Ai-je du mal à évoluer moi-même, et est-ce pour cela que le domaine du cheval n’évolue pas assez ?

Cette remise en question est très inconfortable, et peut-être que changer les choses signerait la fin de l’équitation telle qu’on la connaît.

 

Happy Fun GIF by Ahlan Simsim

 

Un fort impact économique

La filière équine… Plus d’un million d’équidés en France, 3e sport national, 9,6 milliards d’euros de paris sportifs, 11 milliards d’euros de flux financiers générés, plus de 66 000 emplois en activité principale (source). C’est une industrie importante, elle est énorme !

Comment changer cela ? Comment pourrions-nous dire : « Rasons tous les boxes des centres équestres, éliminons tous les emplois qui deviendraient inutiles, arrêtons de trop solliciter nos chevaux » ? On ruinerait tellement de personnes. Que ferions-nous de tous ces chevaux ? Que faire de l’élevage ? Changer les choses drastiquement pour le bien-être animal reviendrait à détruire l’économie tout entière. Ne serait-ce pas là la raison principale du manque de changement ? La rigidité d’un secteur ancré depuis de nombreuses années. Alors oui, la technologie évolue, même dans ce domaine, mais il y a encore beaucoup trop d’éléments plus simples qui ne sont pas prêts de changer.

J’espère que cette analyse vous amènera à vous poser les bonnes questions sur l’évolution du monde équestre. Le changement est nécessaire, même s’il est difficile. À très vite pour le prochain article !

Pourquoi le monde du cheval n’évolue pas : quand les vieilles pratiques persistent et que les nouveautés sont dangereuses – Partie 1/2

Le monde évolue, le monde change. Certains changements sont positifs, d’autres moins. Certains sont discrets, d’autres sont radicaux. Les gens n’aiment pas le changement, se plaignent, mais souvent, finissent par s’adapter. Comparons simplement les années 2000 aux années 2020 : entre l’essor de l’IA et des réseaux sociaux, nous ne vivons plus du tout la même vie.

 

The Jetsons Television GIF

 

Pourtant, il y a un univers dans ce monde qui n’a pas l’air de changer assez vite : le monde du cheval. Quand je compare le centre équestre de mon enfance à aujourd’hui, je suis choquée par le peu d’évolution. Je ne comprends pas. Et pourtant, c’est l’un des centres équestres qui a le plus changé. J’y ai vu quelques petits changements agréables comme l’utilisation d’un mini-escalier pour éviter de casser le dos des chevaux, la réduction des heures de travail, ou encore la mise au paddock, et pas seulement en été. C’est mieux que rien, et c’est déjà pas mal. Mais en attendant, les chevaux sont maigres, vivent au box, ne mangent pas assez et travaillent trop.

Les cavaliers se concentrent toujours sur l’esthétique, cherchant le plus joli des tapis au lieu d’essayer de monter leur cheval mou sans éperons. Pourquoi ? Et j’ai une autre question : pourquoi les « nouveautés » dans ce monde sont-elles souvent mystiques ? Entre la communication animale, l’ostéopathie, l’homéopathie, pourquoi autant de pratiques réfutées (aujourd’hui) par la science ? Beaucoup de questions auxquelles nous allons essayer de répondre. Je ne garantis pas que nous aurons de bonnes réponses, mais nous allons analyser tout cela.

 

Analyse Big Brother GIF by Channel 7

 

Les vieilles pratiques qui persistent

Combien de vieilles pratiques sont encore beaucoup trop répandues ? Je n’ose les compter, mais vous allez voir qu’elles sont encore bien trop souvent considérées comme normales dans le monde du cheval.

 

L’environnement du cheval

Si vous lisez mes articles depuis un moment, vous savez ce qui, pour moi, constitue un environnement idéal pour un cheval. Il y a trois fondamentaux : un cheval doit pouvoir bouger librement, sociabiliser, et manger en continu. S’il a tout cela, son environnement est adapté. Pas parfait, car on peut toujours améliorer, mais au moins adapté à son bien-être de base. 

C’est assez simple, pourtant… Il existe encore beaucoup trop de box en France. Beaucoup trop de personnes n’offrent pas ces trois éléments essentiels à leurs chevaux.

Les croyances perdurent, les gens projettent leurs propres besoins de confort sur leurs chevaux. Un box, c’est plus chaud, plus doux. Mais pendant ce temps, dans son box, un cheval ne peut ni être avec ses congénères, ni bouger, ni manger librement. Il mange d’ailleurs souvent trop de céréales, alors qu’il devrait consommer davantage de fibres.

Le box est néfaste pour sa santé et son bien-être. Il suffit de regarder les troubles visibles qui en découlent : agressivité ou apathie, tics, coliques, ulcères gastriques, maigreur, problèmes respiratoires. La liste est longue, et je ne parle même pas des problèmes invisibles.

 

Les méthodes d’entraînement

Comment se fait-il que les enrênements soient encore autant utilisés aujourd’hui, en 2024 ? Pourquoi voit-on encore, sur les terrains de concours club, autant de mors sévères, de gogues, d’éperons, etc. ? Je dirais que, grâce à l’arrivée de jeunes cavaliers, c’est dans ce domaine que l’on observe de nombreuses nouveautés (monte sans mors, en cordelette, etc.), mais ces innovations se limitent à quelques comptes Instagram. Et quand on sort de notre bulle idéale… Regardez les derniers JO de Paris, beaucoup de cavaliers n’ont toujours pas prévu de changer leurs mauvaises habitudes, notamment concernant l’usage des mors sévères. On continue de monter avec sévérité et/ou sans patience nos chevaux, et c’est bien dommage.

On sait aujourd’hui que la musculature d’un cheval évolue jusqu’à l’âge de 5 ou 6 ans, pourtant les débourrages commencent encore à 3 ans ! Trois ans ! Certains chevaux ressemblent encore à des poulains à cet âge. Et je ne parle même pas du monde des courses, où, sans vouloir exagérer, ils sont déjà considérés comme trop vieux à 3 ans… Oui, j’exagère un peu, mais les cycles classiques pour les chevaux de 4 ans, c’est quoi ce délire ? Le monde de la compétition de haut niveau m’étonnera toujours. Les cavaliers continuent de monter leurs chevaux trop tôt et leur demandent bien trop d’efforts trop rapidement. Rien ne change, même si, autour de nous, dans le loisir et en petit comité, des évolutions positives se font. Tant qu’il y aura des concours destinés aux jeunes chevaux, ce monde n’évoluera pas…

 

Pokémon gif. Pikachu hangs his head as we slowly zoom in towards him, then he looks up with a sad expression on his face.

 

La ferrure

Le dernier point, ce sont les fers ! Les fers en métal ! Pourquoi tant de personnes continuent-elles cette pratique moyenâgeuse sur les chevaux ? Pourquoi les « chaussures » pour chevaux ne sont-elles pas plus développées et répandues ?

Car oui, je l’admets, le pied nu reste délicat selon l’utilisation du cheval (cf cet article). Mais des fers, encore aujourd’hui, c’est la pratique persistante que je comprends le moins. La rigidité de ce matériau empêche toute souplesse et tout amorti. C’est comme faire du VTT sur des gravillons sans amortisseurs… Bonjour la casse !

Cette pratique n’a aucun sens, et je suis étonnée que les chevaux aient pu se développer aussi bien avec cet objet de torture. Le rôle d’un fer en métal est simplement de compenser l’usure excessive des sabots, qui était bien plus importante lorsque nos chevaux marchaient et travaillaient beaucoup plus, dans les siècles passés…

Ça fait quand même beaucoup de pratiques qui ne changent pas, ou très peu. Mais alors, pourquoi cette résistance au changement, à l’évolution ?

 

Serie A Reaction GIF by AS Roma

 

Pourquoi cette résistance au changement, à l’évolution ?

Il y a deux explications claires qui freinent ce domaine : l’impact économique énorme que représenterait un changement global pour le bien-être des chevaux, et une incohérence fondamentale : l’amour des chevaux vs leur exploitation… Mais, je détaillerai tout cela dans la partie 2 de cet article. J’y parlerai notamment des évolutions qui vont dans la mauvaise direction… Un peu de suspense ! L’article sortira exactement le 4 octobre 2024, donc notez-le dans vos agendas.

D’ailleurs, pour ceux qui attendent l’article sur les hipposandales, je suis toujours en train de les tester et suis encore en plein doute, donc l’article sur ce sujet sortira bien plus tard. Je ne souhaite vraiment pas dire n’importe quoi.

A très bientôt pour la partie 2 !

Masques Anti-Mouches pour Chevaux : Pourquoi il ne Faut Pas les Mettre 24h/24 ? Les Risques

Il y a beaucoup de choses que je n’ai jamais comprises dans le monde du cheval… Beaucoup de choses… Beaucoup trop de choses… Je ne vais pas énumérer ces « choses » car je suis là pour en parler d’une seule : les chevaux qui ont tout le temps un masque sur la tête, sans raisons médicales comme les ulcères, les uvéites ou d’autres problèmes divers.

J’ai l’impression d’être la seule à me demander comment gérer le masque anti-mouche. L’été, les mouches arrivent et hop, les chevaux masqués débarquent en masse ! De mon côté, je me pose des questions, regarde la météo, analyse la tête de ma jument. Je me tâte, je me lance, j’hésite, je recule. Je bloque, je ne sais pas quoi faire. Pourquoi cela ?

 

Confused Where Are We GIF by Republic Records

 

Parce que, si je laisse le masque plus de 24 heures de suite sur ma jument, cette dernière se retrouve protégée des mouches, oui, en effet, mais surtout, sa tête sous le masque change de couleur, ses yeux coulent et sont chargés, et elle a des blessures sur la tête car elle doit se gratter. Rien ne va. Elle a l’air sale, poussiéreuse, avec plein de saletés sous les yeux. Elle a des irritations dues au masque, pourtant, j’ai pris la meilleure marque possible.

Rien ne va avec ce masque ! Mais… Car oui, il y a un énorme mais ! Quand je lui enlève le masque… Elle secoue la tête non-stop pour chasser les mouches bêtement alors qu’il y en a peu. Elle ne supporte pas les mouches… Ni le masque… Je suis perdue…

 

Confused Spongebob Squarepants GIF

 

Je me suis donc toujours demandé si le masque était vraiment la solution et si parfois ne rien mettre n’était pas mieux. Je suis donc partie mener ma petite enquête de détective équin pour vous rédiger un rapport sur ce qu’il faut vraiment faire avec un masque anti-mouches.

Alors, masque ou pas masque ? Suspense… qui ne va durer que le temps de cette ligne…

 

Pop Tv Surprise GIF by Schitt's Creek

 

Voilà la règle très simple : il ne faut jamais mettre un masque anti-mouches 24h/24 ! Dans le meilleur des mondes, il faudrait le mettre uniquement en journée et le retirer la nuit, car il n’y a pas de mouches la nuit. Cela permettrait d’éviter tous les inconvénients du port du masque anti-mouches, qui sont, étonnamment, plutôt nombreux.

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Les inconvénients

Risque de blessures

Tout d’abord, il y a les risques de blessures. Le frottement du masque, comme tout objet porté longtemps, crée des irritations. De plus, si le masque ne cède pas, les risques de blocages peuvent avoir des conséquences graves, voire mortelles, pour le cheval. Il est connu qu’on ne doit rien laisser sur un cheval au pré 24h/24. En mettant quelque chose sur un cheval, on prend ce risque, même quand c’est pour son bien-être.

Problèmes d’hygiène

Un masque en été, ça tient chaud. Le cheval transpire et les saletés s’accumulent. Les infections peuvent vite arriver. De plus, les grilles du masque laissent passer poussières et débris qui ne partent jamais sauf si on enlève le masque. Pour finir, le masque lui-même se salit, et les saletés persistent. Également, le nettoyage des yeux n’étant pas possible, les infections oculaires peuvent vite arriver.

 

Googly Eyes GIF

 

Impact sur le bien-être moral

Un masque empêche de bien voir, ça démange, c’est galère. Imaginez-vous en porter un 24h/24. Votre vue est réduite et c’est désagréable sur le long terme. C’était parfait quand vous étiez entouré de mouches, mais il fait nuit maintenant et il n’y a plus de mouches.

Certains chevaux le montrent en les retirant tout le temps, d’autres fuient quand ils voient les masques arriver. C’est un signe d’inconfort. Tous les chevaux ne supportent pas le port du masque, c’est un fait. Nous n’allons pas parler des exceptions, oui il y a toujours des exceptions, je suis d’accord avec vous.

Ces trois points – blessures, hygiène et bien-être moral – sont très importants. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut jamais mettre de masque ! Je dis qu’il faut savoir alterner et le mettre quand c’est vraiment nécessaire. Le moment optimum est en journée, quand il y a beaucoup de mouches et un gros soleil sans nuage.

 

Good Morning Sun GIF by patternbase

 

Les masques ont tout de même beaucoup d’avantages non négligeables.

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Les avantages

 

Protection contre les insectes

La fonction première des masques anti-mouches est de permettre aux chevaux de se retrouver tranquilles face aux insectes. Ils ont été créés pour cette raison. Les mouches deviennent très vite insupportables et c’est invivable pour un cheval qui n’a pas la chance d’avoir un toupet fourni pour le protéger.

Prévention des infections

Les masques protègent les yeux des insectes, donc des infections. Nuançons cela ! Si le masque est porté trop longtemps, les yeux ne seront jamais nettoyés et les infections risquent de se développer. Il y a une juste balance à trouver dans le port du masque pour protéger les yeux. Les soins vétérinaires en cas de maladies des yeux comme les ulcères demandent de passer 3-4 fois par jour au minimum pour faire les soins. Cela n’a donc rien à voir avec un port du masque classique sans soins.

Réduction du stress

Les chevaux ne secouent plus la tête dans tous les sens et ne se préoccupent plus des mouches. Leur confort est amélioré, ils ne stressent plus.

 

chicken fly GIF by happydog

 

Protection contre les UV

Il faut absolument prendre un masque anti-UV pour protéger les yeux des chevaux du soleil. C’est une nouvelle utilité du masque qui le rend très intéressant en été, même quand il y a peu de mouches. Les yeux des chevaux, comme ceux des humains, sont très fragiles. Encore une fois, ce type de protection ne sert plus à rien la nuit.

Pour conclure, oui il faut mettre un masque. Je ne suis pas contre le port du masque, mais il faut absolument le rincer tous les jours (ou le changer) et l’enlever la nuit. Le mettre de préférence les jours de fort soleil sans nuage et les jours où les mouches sont les plus nombreuses. Ne sortez pas le masque pour deux mouches sous la pluie. Dans ce genre de cas, c’est complètement inutile et seuls les effets négatifs du masque s’appliqueraient. Mais bon, il en va de la logique, je ne sais même pas pourquoi je cite ce cas extrême. Comme d’habitude, tout est bien quand utilisé de manière raisonnée et réfléchie.

 

proud groundhog day GIF

 

À très vite pour un prochain article sur un sujet complètement différent.

Paniers pour Chevaux : Pour ou Contre ? Avantages et Inconvénients

Un panier, ça sert à quoi ? À empêcher le cheval de manger trop d’herbe ou trop de foin. Si on veut qu’il mange moins sans changer son environnement, la solution la plus simple est de lui mettre un panier. C’est magique. Seulement… un panier ne comporte pas que des avantages…

Il existe différents types de paniers qui ont, malheureusement, tous plus ou moins leurs limites. J’ai établi un comparatif complet des paniers que vous pouvez trouver ici. Cet article n’a donc pas pour but de vous dire quel panier acheter, mais de se demander si le panier est vraiment la solution pour faire maigrir son cheval ou l’empêcher de grossir.

 

Video gif. A fat orange cat starts to enter a house through a narrow pet door. Its midsection gets stuck, but after a few attempts, it manages to pull itself inside.

 

Pourquoi être pour le port du panier ?

  • Un cheval n’aime pas le changement. Lui ajouter un panier, c’est lui permettre de rester dans le même pré avec ses congénères habituels. Rien de mieux pour ne pas le perturber.
  • L’apport alimentaire est fortement réduit avec un panier (50% pour les paniers normaux), donc c’est réellement efficace pour un “déficit calorique”.
  • Si mis à temps, le panier permet d’éviter de grossir, ce qui est bien mieux que de chercher une solution pour faire maigrir son cheval.
  • Le panier est fortement recommandé pour lutter contre et/ou prévenir des maladies métaboliques (SME) car le cheval assimile moins de sucre.
  • Le pâturage se retrouve préservé car le cheval mange moins d’herbe.

 

SpongeBob gif. Patrick literally inhales dozens of Krabby Patties.

 

Pourquoi être contre le port du panier ?

Impact sur le bien-être moral : Certains chevaux ressentent des frustrations en portant le panier car ils ne peuvent plus faire ce qu’ils pouvaient faire sans, et d’autres se retrouvent stressés. Tous les chevaux vivent plus ou moins bien le port du panier selon la marque. On ne peut pas deviner à l’avance quel type de panier correspondra à tel ou tel cheval.

Risque d’accidents : Tout comme un licol, si le panier ne casse pas, les risques d’accidents (même mortels) sont très élevés. En général, on ne doit rien laisser sur un cheval au pré sauf si c’est très facile à enlever. Le problème est que si le panier est très facile à enlever, le cheval l’enlèvera tout seul… Le risque est donc présent avec un panier. De plus, les frottements liés au fait que le produit reste longtemps sur le cheval créent des blessures et des irritations jamais agréables. Le panier doit être très confortable.

Interactions sociales : Le cheval ne peut plus avoir d’interactions sociales normales avec ses congénères telles que le grooming.

Hygiène : Si le panier n’est pas nettoyé ou rincé à l’eau régulièrement, les saletés s’accumulent et les risques divers d’infections buccales ou autres peuvent vite arriver. Un panier se nettoie.

Usure des dents : Les paniers de type “grille” ou en matières dures peuvent user prématurément les dents. Il faut un panier qui évite ce problème, bien que si le cheval a déjà des problèmes dentaires de type EOTRH, aucun panier ne sera à conseiller afin d’éviter tout contact (même considéré comme doux) avec les dents.

Utilisation limitée : Aucun panier n’est fait pour être mis 24h/24 en raison de tous les risques énumérés ci-dessus. Bien que considéré comme une option facile pour gérer le poids de son cheval, l’est-ce réellement s’il faut passer plus d’une fois par jour ? On ne met pas son cheval au pré pour passer tout le temps. Ce problème ne se pose qu’aux personnes qui ne vivent pas près de leurs chevaux.

Il y a beaucoup de contre… mais alors quelles sont les alternatives ? Sont-elles de meilleures solutions ? Rien n’est simple. Il n’est jamais simple de gérer l’alimentation d’un être vivant qui ne comprend pas pourquoi on veut gérer son alimentation…

 

Cartoon gif. An intense-looking Ren from the Ren and Stimpy Show zips into a seat at a dining table, clutching a fork and knife. He shakes the utensils, then slams them against the tabletop. Text, "I want my chicken dinner, and I want it now!"

 

Les alternatives

Gestion des prés : Éviter de mettre le cheval dans un pré avec une herbe trop riche.

Paddock paradise : Un système qui oblige le mouvement avec de l’eau loin du foin, de longues marches obligatoires, rien de mieux.

Régime alimentaire surveillé : Pas de friandises, surveillance accrue, nourriture rationnée (exemple : paddock sans herbe et distribution très régulière en faible quantité de foin).

Activité physique augmentée : Sortir son cheval tous les jours, même simplement pour le marcher. L’activité physique est très importante et est la meilleure solution.

Tout cela reste plus compliqué à gérer qu’un panier… Il faut avouer…

 

Vegan Dieting GIF

 

Conclusion

Si vous voulez absolument mettre un panier, consultez mon tableau comparatif et n’oubliez jamais ces points :

Ne jamais le mettre h24 : Il faut trouver des alternatives comme le mettre uniquement la journée, que le matin, que l’après-midi, etc. en fonction du moment de la journée où l’herbe est la plus riche. Un panier tout le temps créera des blessures ou des problèmes de comportements et de moral liés à la frustration.

Le nettoyer souvent : Tous les jours au minimum, un vrai rinçage à l’eau. Il faut absolument éviter l’accumulation de saleté.

 

the sandlot dust GIF

 

Si ces deux conditions sont réunies, lancez-vous ! Vous êtes partis pour une guerre contre les problèmes d’embonpoint sur les chevaux. Vous allez voir que c’est assez efficace ! J’espère que mon tableau vous aura aidé à faire votre choix. N’hésitez pas à faire un retour en commentaire.

L’ostéopathie pour les chevaux : Est-ce vraiment bénéfique ou nécessaire ?

Depuis que j’ai ma jument, je la faisais voir à l’ostéopathe tous les ans. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’entendais souvent dans mon écurie : « Oulala, celui-là est bloqué de partout, il n’a jamais vu l’ostéopathe. »  Instantanément, je me suis dit : «  Personne ne devra dire ça de ma jument. Je m’en occuperai bien, elle verra l’ostéo ! » Une ostéopathe passait donc tous les ans et s’occupait de presque tous les chevaux de l’écurie, y compris ma jument.

 

Video gif. A woman purses her lips together as she nods and opens her eyes wide as if in disbelief.

 

Le moment était sympa. À l’époque, je payais 80 euros, plus cher que le passage annuel du vétérinaire. Je lui parlais des blocages supposés de ma jument : «  Oui, elle est moins agréable à droite, bla-bla-bla. » Elle faisait ses manipulations et… eh bien, j’avais toujours les mêmes problèmes avec ma jument…

À chaque passage annuel, je ne comprenais pas ce que l’ostéopathe faisait ni pourquoi. Rien ne changeait pour ma jument. Je ne ressentais rien, je ne voyais rien. Ma jument était toujours peu agréable à monter à main droite.

Un jour, je décide de changer d’ostéopathe… On me conseille un grand ostéopathe, très compliqué à réserver, qui coûte 130 euros. Je me dis qu’il doit être vraiment bon, vu le prix. La naïveté de l’époque m’a mené à tirer ces conclusions hâtives.

Le grand ostéopathe vient donc manipuler ma jument et… sort des aiguilles, comme pour une séance d’acupuncture, pour piquer ma jument ! Pour justifier ces gestes, qu’on appelle dans le milieu « points d’acupuncture » , il explique que ma jument aurait un problème ici, et qu’en piquant à tel endroit, ça aiderait à soigner telle zone… On pique un boulet pour soigner un rein, en quelque sorte.

 

Video gif. A woman pulls on Nick Young's arm, trying to hold his hand. Nick looks at her with confusion, but is trying to be polite. The camera zooms on his face and turns to look stare into the camera with a big confused grin on his face. Question marks appear around his head.

 

Sur le moment, je n’ai rien compris, je n’avais jamais donné mon autorisation, j’ai trouvé ça absurde et… le lendemain, ma jument n’avait plus de jambes mais quatre poteaux à la place. Car oui, en la piquant profondément, ça a saigné, et avec la boue du pré, la pauvre a eu des infections…

Pour couronner le tout, comme d’habitude, je ne comprends pas ce que je suis censée ressentir chez ma jument après la séance. Elle ne devient ni moins raide, ni plus raide…

Au fil des années, les ostéopathes se succèdent et on finit par me dire que si ma jument est plus difficile d’une main, c’est de ma faute car c’est moi qui aurait des blocages ! On me conseille de voir un ostéopathe pour humains. Me sentant bien dans l’ensemble, je suis surprise d’entendre que je serais bloquée de partout… Poursuivant dans ma naïveté et mon ignorance de l’époque, je m’exécute et je consulte pour la première fois un ostéopathe.

J’ai plutôt bien aimé l’expérience. C’était un moment très agréable : petit massage et pressions sur mes points douloureux. J’apprécie ce genre de traitement. De plus, l’ostéopathe m’explique comment soulager ces noeuds. Je quitte la séance de bonne humeur, mais encore une fois, cela n’a rien changé dans ma relation avec ma jument, malheureusement. Cela me fait me demander : ai-je vraiment un problème avec ma jument ? Ne serait-elle tout simplement pas asymétrique, et est-ce vraiment un problème à régler ?

En attendant, ayant appris à soulager mes courbatures, je trouve que cette unique visite n’a pas été inutile. Un noeud ? On appuie fort !

 

Water Mean GIF by SVT

 

Après cette fameuse séance, je me suis demandée : est-ce ainsi que les ostéopathes interviennent sur ma jument ? Partent-ils à la recherche de tous ses nœuds ? Que font-ils, au juste ? Quelle est la nature exacte de leur métier ? Je décide donc d’enquêter, et là… c’est le choc. Je découvre beaucoup de choses troublantes. Cette discipline semble être du « bullshit ». La comparer à la croyance que la Terre est plate pourrait sembler exagéré, mais c’est pour illustrer mon sentiment au moment de ma petite enquête. J’étais choquée. Tout cet argent dépensé en vain, tous ces passages qui ne changeaient rien pour ma jument qui n’avait sûrement aucun problème. Cela expliquait tout !

 

Episode 5 Nbc GIF by Law & Order

 

Bon, j’emploie un terme anglais assez fort et je ne justifie pas mes propos. Il ne s’agit pas de tomber dans le conspirationnisme. Il est important de rechercher des études qui démontrent réellement que cette discipline est infondée. Mon expérience personnelle ne constitue pas une preuve ! Il serait imprudent de tirer des conclusions qui vont à l’encontre des véritables preuves scientifiques.

Comment valider une étude ? Ce site est très clair : la démarche scientifique est primordiale.

 

Dog Chemistry GIF

 

Voici donc deux extraits d’articles discutant d’études ayant tenté de prouver l’efficacité de l’ostéopathie :

« les manipulations ostéopathiques ont un effet faible et non cliniquement pertinent, sur le retentissement de la lombalgie sur les activités de la vie quotidienne à 3 et 12 mois, en comparaison aux manipulations placebo. Les manipulations ostéopathiques n’ont pas d’effet sur la douleur, la qualité de vie ou la consommation de médicaments. La pertinence des manipulations ostéopathiques sur des personnes souffrant de lombalgie est donc remise en question. »

« Le professeur François Rannou, chef du service de médecine physique et de réadaptation à l’Hôpital Cochin, a mené une étude sur 400 patients souffrant de problèmes de dos. Selon lui, l’ostéopathie n’est pas plus efficace qu’un placebo et dénonce une absence de théorie médicale dans l’ostéopathie. Il n’y a pas de lien moléculaire, biologique, tissulaire des organes avec l’ostéopathie. » 

Source 1  et Source 2

Ce que l’on peut conclure de ces deux extraits, c’est que l’ostéopathie serait aussi efficace que l’effet placebo. La science ne reconnaît pas, à ce jour, l’efficacité de l’ostéopathie.

Voici également un thread intéressant qui explique les différentes manipulations ostéopathiques : https://x.com/o_d_e_c/status/1753387861464813631?s=20

Un ostéopathe ne déplace rien. Il procure simplement du bien-être, par exemple en étirant un muscle, tout comme le ferait n’importe quel masseur. L’ostéopathie pourrait être considérée comme inutile, mais elle reste un excellent « massage ». Pour les vrais problèmes, il est toutefois préférable de consulter un kinésithérapeute, une profession reconnue scientifiquement.

La pratique de l’ostéopathie pourrait être dangereuse, en particulier lorsqu’elle est pratiquée sur des nouveaux-nés… Lorsque la « magie » devient dangereuse, je me dis qu’il vaut mieux se tourner vers un masseur pour une séance de détente. Cela sera dix fois plus agréable et moins risqué, surtout si ce dernier tente de vous appliquer une nouvelle médecine douce…

 

Anime gif. Hiroshi Uchiyamada from Great Teacher Onizuka is riding in a car and he looks serene until all of a sudden, realization strikes, and his face drops completely.

 

Pour répondre à la question posée par l’article, à moins de ne pas savoir quoi faire de votre argent et de vouloir offrir un massage de luxe à votre cheval, arrêtez de faire venir l’ostéopathe chaque année. Cela constitue un véritable gaspillage d’argent.

La pratique n’est pas reconnue scientifiquement. De plus, elle est principalement répandue en France, où le métier se concentre. Pourquoi les autres pays ne se sont-ils pas massivement tournés vers l’ostéopathie ? Cela suggère fortement l’existence d’un important business français autour des formations en ostéopathie.

Je n’ai pas abordé d’autres formes de médecine douce car cela viendra… dans un prochain article. Nous avons critiqué l’ostéopathie, mais la prochaine fois, d’autres professions seront examinées. À très bientôt.

 

See You Goodbye GIF by ROLLYTOYS

 

S’il vous plaît, consultez tous les liens que j’ai pris le temps d’inclure dans l’article avant de me critiquer. D’ailleurs, inutile de venir m’agresser si vous n’êtes pas d’accord avec mon article. Nous pouvons discuter calmement. Celui qui s’énerve a tort. Je ne suis pas fermée d’esprit, et puisqu’il est reconnu que l’effet placebo « fonctionne », pourquoi pas pour l’ostéopathie !

 

Video gif. A man outdoors, holding a fishing pole,  looks over his shoulder and a smile grows on his face. He then nods in approval.

La Pression de se Forcer à Monter son Cheval : Non, ce n’est pas Obligatoire

Vous aussi, avez-vous déjà entendu des commérages disant que quelqu’un ne montait jamais son cheval, accompagnés de gros jugements ? Ou bien, a-t-on déjà demandé si votre cheval était malade parce que vous marchiez à côté de lui ? Avez-vous ressenti le besoin de vous justifier, ou même vous êtes-vous forcé à monter votre cheval un jour où vous ne le souhaitiez pas du tout ?

 

 

Si vous avez trouvé cet article via une recherche, c’est sûrement le cas. Si ce n’est pas le cas, peut-être ne comprenez-vous pas de quelle étrange pression et jugement je parle, mais cet article est là pour l’expliquer, la comprendre et la combattre. Pour aller directement au but, sachez que ce n’est pas grave de ne pas monter son cheval, et que ce n’est pas normal de se sentir obligé de le faire…

On ne devrait pas se sentir coupable de ne pas monter ni de travailler son cheval ! Mais, en France, on est comme ça ; on aime bien se mêler de la vie des autres qui ne font pas comme nous. Juger et donner son avis est un trait de caractère bien français (et plutôt regrettable… comment ça, je juge ? Eh oui, je suis française moi aussi…).

 

 

Les besoins du cheval

 

Un cheval a besoin de marcher constamment, de manger régulièrement, de vivre en compagnie d’autres êtres vivants, et de rester en bonne santé. C’est tout. Monter sur son dos ne fait pas partie de ses besoins essentiels. Il n’a pas non plus besoin d’être longé au point d’endommager ses jarrets. Aucun travail physique intensif n’est nécessaire.

Le besoin d’entraînement régulier se pose uniquement pour de vraies compétitions de haut niveau. Nous sommes loin des compétitions de club et même de certaines compétitions amateurs. Seul le sport de haut niveau exige un entraînement régulier. En dehors de cela, si vous travaillez votre reprise de dressage, c’est pour obtenir une bonne note qui vous concerne, mais cela ne répond pas à un besoin du cheval. Il en va de même pour franchir certains obstacles : le cheval n’a pas besoin de travailler sa peur du bidet, c’est vous qui souhaitez atteindre un objectif personnel.

Si le cheval vit au pré, il se déplace toute la journée, ce qui est suffisant pour maintenir sa forme et prévenir les maladies liées à la sédentarité. En revanche, pour les chevaux en box, la situation est similaire à celle d’un humain restant assis derrière un ordinateur toute la journée. Ce n’est ni normal ni sain. Une activité physique plus intense devient nécessaire pour compenser le manque d’activité quotidienne.

Le problème est que le box empêche le cheval de satisfaire ses besoins primaires. Donc oui, dans ces conditions, il faut travailler son cheval, surtout si c’est juste la paresse qui vous retient. Ce cas est spécifique et n’est pas lié au message principal de cet article. Si vous suivez mon blog, vous savez que je ne suis pas vraiment en faveur de ce mode de vie pour les chevaux, et que je privilégie des sujets autour des chevaux vivant dans un environnement adapté à leur bien-être physique et mental. Ce sont ces chevaux-là qui n’ont pas besoin d’un travail quotidien.

 

 

Devoir se justifier

 

C’est problématique lorsque, venant simplement pour marcher avec son cheval, lui faire découvrir de nouveaux environnements, ou même pour une séance de pansage pendant qu’il broute tranquillement, on se voit poser la question : “Tu ne montes pas aujourd’hui ?” On se sent alors obligé de se justifier.

Répondre qu’il est malade ou blessé peut éviter une remarque désobligeante, mais c’est franchement incroyable. Depuis quand devrait-on se sentir mal juste pour venir voir son cheval ? Comme mentionné précédemment, un cheval a des besoins fondamentaux. Le reste, il s’en accommode, et surtout, cela ne lui fera pas de mal de ne pas être monté à chaque visite.

Osez simplement répondre que oui, vous ne montez pas aujourd’hui, et que ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas obligé de monter, et il n’y a pas de mal à cela. Pas besoin de recourir à une excuse bidon. Même dire “c’est son jour de repos” n’est qu’une excuse parmi d’autres pour éviter la critique.

Sachez que ces personnes qui jugent ont tort et ne comprennent rien aux besoins réels des chevaux, ni à leurs envies.

 

 

Faire ce que l’on souhaite

 

Il n’y a aucun problème à ne monter votre cheval que lorsque vous en avez envie. C’est la meilleure approche pour le bien-être mental. Faites ce que vous souhaitez, c’est l’essentiel !

Cependant, gardez à l’esprit que, dans certains cas, si vous décidez de ne monter votre cheval qu’une fois tous les six mois, il pourrait avoir des difficultés, car il ne sera plus habitué à un travail régulier. Monter une fois par semaine ou toutes les deux semaines peut être un bon compromis. Cela permet de maintenir la condition physique du cheval adaptée à la monte et au travail régulier. Après tout, un cœur doit être entraîné pour soutenir les galopades sur une plage.

Mais si vous réalisez que vous ne souhaitez plus jamais monter, peut-être parce que vos intérêts sportifs ont changé, ou en raison de réflexions sur l’exploitation animale, etc., n’hésitez pas à arrêter. C’est votre choix, et il doit être respecté.

 

 

Cheval heureux sans être monté

 

On entend souvent dire qu’un cheval qui n’est plus monté et mis à la retraite se laisse dépérir. Ces affirmations circulent, mais aucune recherche scientifique ne vient étayer ces ‘on-dit’. Il est essentiel de se rappeler qu’une expérience personnelle ne valide pas une théorie universelle. De plus, un cheval laissé à l’abandon dans un environnement inadapté, après avoir été conditionné toute sa vie à un certain mode de vie, pourrait réagir différemment. Ne serait-ce pas là le véritable problème, plutôt que l’arrêt du travail en lui-même ?

Je me demande souvent si monter ma jument est vraiment bénéfique. Est-ce qu’elle apprécie cela, ou est-ce que je la dérange ? Je continue de la monter une fois par semaine pour l’aspect sportif, mais je me questionne sur la pertinence de poursuivre. Je diminue donc progressivement la fréquence de nos séances. Je n’ai pas encore de réponse définitive. Un article d’analyse plus approfondi sur ce sujet est en cours de planification.

À mon sens, un cheval qui a tout ce dont il a besoin ne trouve pas nécessairement son bonheur dans le travail ou la monte. Cela ne l’empêche pas de changer d’environnement pour de petites balades à pied, ou de profiter de moments agréables comme brouter de l’herbe ou savourer un délicieux mash. Il est probable que le travail ne lui manque pas tant que ça. Recevoir des ordres, supporter un poids sur le dos, et ressentir des pressions inhabituelles sur les jambes ou la bouche ne sont sûrement pas idéaux.

Ne devrions-nous pas plutôt questionner la pertinence de monter à cheval aujourd’hui, plutôt que de juger ceux qui choisissent de ne pas le faire ?

 

 

Ma conclusion est la suivante : Osez ne pas monter pour le bien-être de vos chevaux. Profitez de passer de beaux moments avec eux sans les déranger.

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