Déménager son cheval : peur de l’adaptation, culpabilité… comment décider ?

Déménager, rester ?

Il y a des décisions qu’on n’arrive pas à prendre. Pas parce qu’on ne sait pas quoi faire… Mais parce qu’on a trop peur de mal faire, ou tout simplement… Peur du changement.

Pendant plusieurs mois, j’ai senti que quelque chose n’allait plus dans le lieu de vie de ma jument. Pas de scandale. Pas de gros souci visible.

Mais… Ma jument a eu une colique pour la première fois depuis plus de dix ans suite à une erreur dans son pré, elle avait beaucoup trop perdu durant l’hiver et enchaîné les abcès. Les problèmes se sont succédés pendant plusieurs mois.

Elle restait bien mentalement, car elle était chez elle avec ses copains mais, elle devenait trop demandeuse. Il n’y avait pas assez d’herbe, pas de foin en continu, pas d’ombre l’été à certains moments de la journée (j’ai honte d’avoir accepté ça…), son terrain avait été rétréci et elle avait maigri. Je voyais bien qu’elle compensait en venant vers moi encore plus que d’habitude.

Clinging Hang In There GIF

 

Et pourtant… je l’ai laissée. Parce que je connaissais cette écurie par cœur, parce que je l’aimais bien, parce que j’avais mes habitudes… Aucune raison valable.

Au fond, je savais qu’en n’agissant pas, je prenais une décision… mais pas la bonne.

Ce n’était plus le bon endroit, ni pour elle, ni pour moi. Il fallait agir.

Attention, ce n’était pas un enfer, c’était même un petit paradis pendant de nombreuses longues années. Simplement… les choses évoluent et c’est la vie.

 

It Is What It Is Whatever GIF by Talk Stoop

 

 

Pourquoi on reste, même quand on sait que ça ne va plus

On s’habitue à tout. C’est humain. Même à un lieu qui ne convient plus vraiment.

On s’attache aux chemins de randonnée, aux gestes quotidiens devenus faciles et pratiques, aux personnes surtout. Et on finit par confondre attachement et confort.

Pour beaucoup (ce n’était pas mon cas), il y a la peur du regard des autres. Quand on commence à évoquer un départ, certains te font vite comprendre que “ce n’est pas nécessaire”, que “tu cherches la petite bête”. On n’a pas envie de passer pour la reloue de service, ni de décevoir. Alors on reste.

Et pendant ce temps, le cheval, lui, s’adapte. Il fait avec. Jusqu’au jour où il n’a plus rien à adapter, parce qu’il est juste… en manque.

La distance depuis chez soi, le lieu, la peur de l’inconnu… Il existe des milliers de raisons pour ne pas déménager son cheval.

En réfléchissant beaucoup, j’ai réalisé que la principale, c’était… la flemme.

Chercher, c’est chiant, visiter, c’est chiant, prendre des décisions, c’est chiant !

Mais n’oubliez jamais, comme je l’ai dit plus haut : ne pas prendre de décision, c’est prendre une décision.

Movie gif. Jim Carrey as Ace Ventura wears a delivery man uniform. He leans forward then settles back with an exaggerated eye roll like he recognizes he made a silly mistake.

Quand le bien-être du cheval devient plus important que la peur du changement

On oublie souvent à quel point nos chevaux dépendent de nos décisions. Ils n’ont aucun contrôle sur leur lieu de vie, leur environnement social, la qualité de leur alimentation.

Et pourtant, on hésite à changer ce qu’on sait être insuffisant… parce que ça nous bouscule, nous.

Ce que j’ai fini par comprendre, c’est qu’il ne s’agissait pas d’avoir une pension “parfaite”, mais juste un lieu plus adapté à notre cheval.

Mon avis aujourd’hui, c’est qu’on doit avoir un cheval heureux, avec des copains, toujours de l’eau, de quoi manger, bouger, qui ne patauge pas trop dans la boue en hiver. Un cheval bien, à qui il ne manque rien, et pour qui notre présence n’est qu’un petit plus, qu’un divertissement.

Choisir autre chose, faire des compromis contre son bien-être, ne devrait même pas être envisageable une seule seconde.

Je fais partie des personnes qui pensent qu’on ne devrait pas avoir un cheval si on ne peut pas lui offrir des conditions de vie optimales à cause de notre lieu de vie. Dur à dire mais c’est un fait.

Embarrassed Hide GIF by flor

 

 

J’avais très peur de bouger ma jument, qui était au même endroit depuis plus de dix ans.

Je ne vais pas énumérer toutes les raisons ici, mais l’évolution que prenait son pré ne me plaisait pas du tout.

Donc, j’ai profité d’un événement qui est arrivé dans sa (notre) vie pour enfin me bouger. Et mon dieu que je suis mieux pour elle !

Ne pas avoir à tout vérifier tous les jours, à me poser dix mille questions. Notre paix mentale est, d’ailleurs, un très bon argument pour déménager son cheval !

Cbs Love GIF by LoveIslandUSA

 

 

Changer, oui, mais pas n’importe comment

Ce n’est pas parce que ce changement était nécessaire que tous les changements le sont. Déménager un cheval reste un bouleversement. Il a besoin de stabilité, de repères, de routine. On ne peut pas changer d’écurie comme on déménage nous-mêmes.

Le cheval ne comprend pas ce qui lui arrive et vous lui retirez souvent ses copains. Cette décision ne doit être prise que pour le bien-être de votre cheval, pas parce que c’est plus pratique ici maintenant, et plus tard ailleurs.

Puis, si vous commencez à bouger votre cheval pour vous, vous chercherez toujours à voir si c’est mieux ailleurs… C’est comme les chevaux : l’herbe semble toujours plus verte dans le pré d’à côté… mais dans leur tête uniquement.

Dans mon cas, c’était mûri, observé, longtemps repoussé. Maintenant, je le sais : ce nouveau lieu, je ne l’ai pas choisi pour moi, je l’ai choisi pour elle et j’espère qu’elle y restera toute sa vie.

Proud Emma Stone GIF

 

Conclusion

Déménager son cheval, ce n’est pas une question de confort personnel, c’est une vraie responsabilité.

Ce lieu ne doit pas convenir uniquement à vous mais surtout à votre cheval. Et parfois, la plus belle preuve d’amour, c’est d’oser partir pour lui offrir mieux.

Si vous vous posez des questions, si vous êtes tombé sur cet article, vous savez déjà quoi faire. Wink Wink.

 

Celebrity gif. Demi Lovato gives us a wink with a large, goofy grin.

Non, votre cheval ne vous manque pas de respect

Je ne compte plus le nombre de fois où on m’a dit : “Attention, il te respecte pas là !”

Tout ça parce qu’il a frotté sa tête contre moi, parce qu’il a avancé sans attendre, ou parce qu’il a tiré sur la longe pour brouter…

Mais au fond, que met-on vraiment derrière ce mot “respect” ?

Ce que j’entends souvent, c’est : “Ton cheval doit obéir sans discuter. Il doit rester à sa place. Il doit se plier à tes demandes.”

On pourrait presque dire qu’aucun cheval ne manque de respect : un cheval… c’est juste un être vivant.

Un cheval ne pense pas comme nous. Et souvent, ce qu’on appelle “manque de respect”… c’est juste un cheval qui s’exprime, ou qui n’a pas les moyens de faire autrement.

 

told you so agree GIF by Bounce

 

Le “manque de respect”… n’en est pas un

 

On va parler vrai. Parce qu’à force d’entendre “il ne te respecte pas”, on finit par douter et voir des signes partout.

Alors voilà quelques exemples concrets :

Cheval qui se frotte la tête contre un humain : Après une séance, on enlève le filet et là, le cheval vient chercher un contact ou soulager une gêne passagère. Ce n’est pas de la domination, ce n’est pas un manque de respect. C’est un besoin simple : se gratter. Et s’il vient vers moi pour ça, c’est qu’il se sent assez en confiance pour le faire. Ils le font entre eux, même !

Cheval qui bouscule quand on marche : Il ne nous saute pas dessus. Il avance, parfois un peu trop près. Parce que son champ de vision est limité, parce qu’il est distrait, ou bien parce qu’il ne connaît pas encore bien ce qu’on accepte ou non. Ce n’est pas un manque de respect. C’est un manque d’attention ou de clarté. À moi de lui montrer calmement où je suis et comment on avance ensemble.

Cheval qui tire pour brouter : S’il a pris cette habitude, c’est souvent parce qu’on l’a laissé faire à certains moments… et pas à d’autres. Résultat : il ne comprend pas pourquoi aujourd’hui il n’a pas le droit. Ce n’est pas qu’il “teste nos limites”, c’est qu’il n’a pas reçu de message clair. Ou parfois… il a juste faim. Et ça aussi, c’est légitime.

Cheval qui rentre dans ma bulle sans prévenir : Parfois il colle, parfois il se rapproche trop vite. Ce n’est pas une attaque. C’est un cheval qui vient nous voir, qui cherche du réconfort ou simplement de la proximité. Le cheval n’a pas notre notion humaine d’espace personnel. Il faut la construire ensemble, avec calme. Et ce n’est nullement un problème de ne pas l’avoir déjà travaillé.

Cheval qui “refuse” d’obéir : Il ne part pas en balade, il n’avance plus, il dit non. Et là, certains crient au “manque de respect”. Mais souvent, il dit “non” parce que quelque chose cloche : douleur, peur, inconfort, incompréhension. Un cheval ne “teste” pas pour le plaisir. Il réagit face à un problème… qu’on peut parfois ne pas du tout identifier ni comprendre.

 

TV gif. Tyler Sean Labine as Doctor Iggy Frome from New Amsterdam leans back in a chair with his arms propped up high on arm rests. His eyebrows are knotted and he blinks quickly as he thinks hard. He brings his hand up to his face to rest his face as he contemplates.

 

Ce que ce mot cache en réalité

 

“Manque de respect”, c’est une expression fourre-tout. Elle masque souvent :

  • une incompréhension
  • une attente irréaliste
  • ou parfois… Un besoin malsain d’asseoir son autorité

C’est un mot qu’on utilise pour justifier des réactions dures : tirer, punir, imposer, “remettre à sa place”.

Mais soyons clairs : ce qu’on appelle respect, c’est souvent du contrôle.

Et ce qu’on appelle irrespect, c’est souvent de la communication ignorée.

 

SpongeBob gif. While it rains outside, SpongeBob sits alone at a booth in the Krusty Krab, staring blankly at a steaming mug.

 

Une autre vision du “respect”

 

Et si on changeait de prisme ?

Et si on décidait que le respect, ce n’est pas l’obéissance, mais l’écoute mutuelle ?

Je ne veux pas d’un cheval qui obéit parce qu’il a peur.

Je veux un cheval qui coopère parce qu’il se sent compris. Parce que j’ai pris le temps de lui expliquer. Parce que j’ai respecté, moi aussi, ses limites, son état du jour et son langage.

Le respect ne se réclame pas.

Il se construit.

Et il se mérite des deux côtés.

Et encore mieux : laissons nos chevaux être ce qu’ils sont, tant qu’il n’y a aucun danger.

Ils ont le droit d’être impatients comme nous, de ne penser qu’à manger comme nous, de vouloir être avec leurs copains comme nous.

Laissons-les vivre. Et être ce qu’ils sont.

À tres vite pour un prochain article !

Débordé ? Pas le temps pour votre cheval ? Pourquoi passer 10 minutes valent plus que vous ne le pensez

Quand on va voir son cheval, on y va seulement quand on a du temps. On a envie de tout faire, de profiter… de longues séances de pansage, de balades tranquilles, de travailler notre cheval dans le calme, sans regarder l’heure.

Mais parfois, la réalité s’impose : boulot, fatigue, imprévu, météo… tout s’enchaîne et on se retrouve à n’avoir que 10 minutes à lui consacrer.

On se dit parfois : “Si je n’ai que 10 minutes, ça ne vaut pas le coup.” Autant ne pas y aller du tout, non ?

Et pourtant… c’est justement cette idée-là qu’il faut déconstruire. Parce qu’en réalité, quelques minutes de présence peuvent avoir beaucoup plus de valeur qu’on ne l’imagine. Pour lui comme pour vous.

 

Video gif. Two small boys, about three or four years old, run to each other on a sidewalk, arms spread wide and embrace.

 

Votre cheval ne compte pas les minutes

Votre cheval ne tient pas de planning. Il ne vous reprochera pas de ne pas être resté·e 1h30 avec lui aujourd’hui.

Il ressent que vous êtes là, que vous êtes calme, que vous venez avec de l’attention. Et très souvent, ça lui suffit.

Donnez-lui sa ration, un peu de foin, ses carottes ou une gratouille au bon endroit… laissez-le brouter un peu l’herbe toujours plus verte juste derrière la clôture pendant que vous vérifiez ses membres et voilà !

Vous venez de cocher toutes ses cases : sécurité, confort, interaction.

 

Achieve To Do List GIF by MAX

 

Moins de temps, mais plus d’intention

Gratter son garrot, observer sa posture, voir comment il vous accueille, sentir s’il est tendu, vérifier qu’il a bien ses quatre pieds en bon état…

Même en 10 minutes, vous avez le temps de tout voir, tout sentir, tout capter.

C’est souvent dans ces moments-là qu’on remarque une petite gêne ou un comportement inhabituel.

Et vous ? Vous repartez apaisé, connecté, et moins rongé par le fameux “j’ai pas le temps”.

Parce qu’en fait, si : vous avez eu un peu de temps et vous l’avez bien utilisé.

 

Video gif. A man outdoors, holding a fishing pole,  looks over his shoulder and a smile grows on his face. He then nods in approval.

 

“Oui mais… est-ce qu’on peut vraiment prouver ça ?”

Le truc, c’est que je parle, je vous rassure… mais il y a quand même une question très importante.

Est-ce qu’il existe une étude scientifique disant : “10 minutes de présence calme par jour suffisent à créer un lien positif entre un humain et un cheval” ?

Bah en fait… je n’en ai pas trouvé. Désolée.

Mais les recherches en éthologie confirment une chose : le lien se tisse dans la régularité, la douceur et la cohérence.

Et surtout pas uniquement dans le travail monté ou les longues séances.

Et puis sincèrement… on n’a pas vraiment besoin d’une étude pour savoir que notre cheval comprend quand on est là pour lui.

Il le sent. Il le montre. Et parfois même… il le réclame !

 

Dog Please GIF

 

Vous ne lui devez pas des heures, vous lui devez juste vous

Votre cheval ne vous demande pas d’en faire trop. Il vous demande juste d’être présent·e, même brièvement, mais sincèrement.

Et si parfois il fait un peu la tronche quand vous le ramenez vite au pré (coucou la mienne 👋), c’est ok.

Ça veut juste dire qu’il aurait bien prolongé. Pas qu’il vous en veut.

 

 

En résumé

10 minutes bienveillantes valent mieux qu’une heure pressée ou frustrée.

Votre présence calme devient un repère pour lui.

Même une micro-visite vous permet de tout observer.

Le lien ne se mesure pas en heures, mais en constance.

Vous faites déjà beaucoup. Et vous faites bien.

 

The Office Smile GIF by Kabu

 

Et vous ?

Culpabilisez-vous parfois quand vous passez peu de temps avec votre cheval ?

Ou choisissez-vous carrément de ne pas y aller quand vous n’avez pas beaucoup de temps ?

Dites-le en commentaire et à très vite pour le prochain article !

Combien coûte un cheval ? Faites l’estimation du budget en quelques secondes !

Vous vous souvenez de cet article où je passais en revue tous les frais annuels d’un cheval ?

(Si non, il est toujours là !)

À l’époque, c’est moi qui ai galéré à faire tous les calculs pour chaque type de pension, chaque option de soins, chaque dépense imprévue… 🤯

Alors cette fois, j’ai décidé de vous simplifier la vie (et la mienne ! 😅) en créant un simulateur ultra-simple qui vous donne directement le coût mensuel, annuel et total de votre cheval en fonction de vos dépenses.

 

Comment ça marche ?

📌 Vous entrez vos frais : pension, maréchal, alimentation, soins…

📌 Vous ajustez selon vos besoins (une visite ostéo tous les ans ? Deux vermifuges ? C’est vous qui voyez).

📌 Et hop, vous avez une estimation claire et rapide de votre budget équestre.

Plus besoin de deviner, tout est là en un clic. 🚀

 

💡 Testez-le ici et voyez combien vous dépensez réellement pour votre cheval !

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Laisser son cheval pendant les vacances : conseils pour partir sereinement

Sentiment d’abandon

Partir en vacances, que ce soit pour une semaine ou plusieurs mois, quelle qu’en soit la raison, est toujours une décision difficile à prendre quand on voit son cheval plusieurs fois par semaine. C’est encore plus compliqué si on s’en occupe tous les jours.

Il n’y a pas pire sentiment que celui de partir en laissant son cheval, qui n’aura plus ses distractions quotidiennes si personne ne peut remplacer ce que vous faites habituellement. Vous trouverez toujours quelqu’un pour assurer les soins quotidiens, mais personne ne peut vraiment vous remplacer, et cela peut vous faire sentir coupable. C’est un sentiment que je ressens souvent (oui, je pars souvent en vacances, ahah).

Cependant, ce sentiment d’abandon n’est peut-être pas aussi partagé par le cheval que nous l’imaginons. Et si c’était plus fort de notre côté ? Tout simplement parce que notre cheval nous manque, et que nous sommes anxieux ou stressés de ne pas pouvoir tout surveiller comme d’habitude.

En partant, ne culpabilisons pas. Peut-être que ce sentiment vient davantage de notre besoin de le revoir que d’un véritable « abandon ».

 

sad the emperors new groove GIF

 

La situation réelle

Pour connaître réellement ce qui se passe en votre absence, il faudrait placer des caméras. Sans matériel, nous ne pouvons que deviner la situation.

Elle est pourtant assez simple : si, par exemple, vous passez 1 heure par jour avec votre cheval, cela signifie qu’il ne vous voit pas pendant les 23 autres heures. Ce ratio augmente encore si vous passez moins de temps. Ne vit-il pas déjà sans vous ? Vous êtes probablement pour lui un moment agréable lorsqu’il vous voit, mais il a déjà une vie bien occupée (manger, dormir, interagir… c’est déjà beaucoup de travail !).

Le cheval n’a pas de notion du passé ou du futur comme nous. Il ne pense pas à hier, ni à demain. Il vit pleinement dans le moment présent. Il ne se demande pas si vous êtes venu hier, ni si vous viendrez demain. Il pourrait ressentir un vrai sentiment d’abandon s’il vous attendait chaque jour à une heure précise, mais heureusement, il se pose beaucoup moins de questions que nous.

Le cheval est très routinier et peut donc être un peu perturbé au début, mais il s’adaptera rapidement à sa nouvelle routine si celle-ci lui convient.

Tant qu’il peut assouvir tous ses besoins fondamentaux et vivre avec des congénères qu’il apprécie, tout devrait bien se passer pour lui, surtout sur du court terme.

Cependant, une expérience personnelle m’a fait m’interroger et remettre en question tout ce savoir… Pendant le confinement, j’ai dû laisser ma jument pendant près de deux mois. Le sentiment de retrouvailles était très particulier : elle avait l’air sincèrement heureuse de me voir, et cela m’a émue aux larmes. Pourtant, au bout de 30 minutes, tout était redevenu comme avant, et le manque d’humain semblait avoir disparu. Elle était simplement contente d’avoir ma présence.

 

Disney gif. Elsa from Frozen looks left and right with anticipation and shivers with excitement.

 

Les choses à mettre en place

Un mode de vie optimal devrait suffire à satisfaire votre cheval. Un cheval vivant en paddock ou en pâture, avec un ou plusieurs congénères, disposant de foin à volonté et d’un point d’eau accessible, sera déjà bien pris en charge.

L’idéal est d’avoir tout de même quelqu’un pour assurer les soins (pansage, vérification de l’état général, des sabots, etc.), afin qu’il garde un minimum de contact humain. Sur le court terme, cela n’est pas indispensable.

Pour une absence prolongée, il est préférable de trouver une personne qui puisse passer plusieurs fois par semaine et vous donner des nouvelles de temps en temps. Quelques photos font toujours plaisir ! Si votre cheval a besoin de travailler, envisagez de chercher une demi-pension. Assurez-vous toutefois de bien tester cette solution avant votre départ pour éviter toute mauvaise surprise. Établir des règles et des consignes claires est indispensable, non seulement pour le bien-être de votre cheval, mais aussi, avouons-le, pour votre sérénité.

 

Reaction GIF by MOODMAN

 

Tout rentrera dans l’ordre

Quoi qu’il arrive, que vous partiez pour peu de temps ou pour une période plus longue, votre cheval s’adaptera rapidement, et tout rentrera dans l’ordre très vite. Les bonnes comme les mauvaises habitudes reviendront naturellement…

Rassurez-vous : il ne vous oubliera pas, et encore mieux, il ne vous en voudra pas.

Profitez de vos vacances, vous en avez besoin. Tout ira bien pour votre loulou.

À très vite dans un prochain article !

Pourquoi le monde du cheval n’évolue pas : quand les vieilles pratiques persistent et que les nouveautés sont dangereuses Partie 2/2

Stop ! Avez-vous lu la première partie ? Elle est disponible ici. Elle est essentielle pour comprendre la suite et fin de cet article.

Dans la précédente, j’énumérais la multitude de choses qui ont peu ou pas évolué dans le monde du cheval. Mais je n’ai pas encore parlé des vrais changements car… il y en a eu. Je n’ai pas non plus expliqué en détail pourquoi les choses ne bougent pas assez vite. Nous y arrivons. Attention, cette partie risque de provoquer quelques réactions. J’énumère des faits et j’analyse des situations. Vous êtes libres de ne pas être d’accord, mais les insultes ne seront pas acceptées si vous n’appréciez pas ce que vous lisez. Car oui, je vais dire des choses que je ne devrais peut-être pas dire si je ne voulais pas me faire critiquer par la filière équine.

 

TV gif. Kermit the Frog from The Muppets chews on his frog fingers as if he has fingernails and trembles in fear.

 

Les changements qui vont dans la mauvaise direction

Il y a eu des changements rien qu’en 20 ans dans l’équitation ! Beaucoup de pratiques restent ancrées, mais de nombreuses nouveautés ont aussi émergé. Certaines sont rejetées par une grande partie des cavaliers, tandis que d’autres sont, malheureusement, trop facilement acceptées alors qu’elles ne devraient pas l’être. On peut parler de phénomènes de mode, mais aussi d’une nouvelle approche du bien-être animal. De plus en plus de personnes comprennent qu’il faut mettre son cheval au pré, lui fournir les soins nécessaires, une alimentation adaptée, et qu’il n’y a pas forcément besoin de fers, de mors, etc. Cela semble être de plus en plus répandu.

Cependant, ces cavaliers sont souvent qualifiés d’ »extrémistes », en partie parce qu’ils peuvent se montrer assez agressifs dans leurs critiques des méthodes qui ne correspondent pas aux leurs. En conséquence, au lieu de promouvoir positivement ces bonnes pratiques, certains provoquent des résistances et bloquent l’évolution de l’équitation dans la bonne direction. C’est bien dommage.

Par contre, de manière étonnante, il y a des pratiques douteuses qui se répandent dans le monde du cheval et cela commence à devenir inquiétant…

 

SpongeBob SquarePants gif. SpongeBob holds his hands to his ears, blinking and sweating and gritting his teeth with anxiety.

 

La popularité des pratiques mystiques

J’appelle « pratiques mystiques » tout ce qui n’est pas reconnu par la science. Qu’est-ce qui n’est pas reconnu par la science ? Les pratiques dont les études ne sont pas reproductibles à grande échelle. Pour vulgariser de manière très simple : on teste une pratique placebo face à la pratique que l’on veut évaluer. Si les différences sont significatives, on valide la pratique, sinon, elle devient aussi utile qu’un placebo. Je parle, par exemple, ici de l’ostéopathie, ici de la communication animale ou encore ici de l’homéopathie.

Ces dernières années, je vois de plus en plus de personnes faire appel à la communication animale, aux magnétiseurs, au shiatsu, à l’acupuncture, à l’ostéopathie, etc. J’en oublie sûrement beaucoup, et je suis très inquiète de constater qu’il y a de moins en moins de cavaliers qui réalisent que ces pratiques ne sont pas vraiment efficaces. Pire encore, elles peuvent parfois devenir dangereuses.

 

Movie gif. Coraline from the movie Coraline rubs her hands down her face with worry.

 

Les dangers de ces approches 

Le principal problème de ces approches réside parfois dans l’incompétence professionnelle : un ostéopathe qui fait n’importe quoi, un acupuncteur qui pique n’importe comment, etc. Mais ce sont des erreurs humaines, et en général, ces métiers sont plutôt inoffensifs dans leur pratique. Un bon massage peut rarement faire du mal, et même apporter du bien-être. Appelez cependant un masseur, c’est moins cher… Je ne vais donc pas m’attarder sur les erreurs humaines, qui restent rares dans ces professions.

Le vrai problème est ailleurs : un retard considérable dans les soins vétérinaires. Car oui, aujourd’hui, si un cheval est bloqué, on appelle d’abord l’ostéopathe, on fait une communication animale, et le vétérinaire devient le dernier recours. Mais soyons clairs : l’homéopathie ne guérira jamais une infection qui nécessite des antibiotiques. L’infection se propagera, le petit problème deviendra grand, et il sera parfois trop tard… Le vétérinaire devrait toujours être le premier interlocuteur, mais avec tous ces nouveaux métiers, beaucoup de propriétaires prennent de mauvaises décisions pour leurs chevaux. Même s’il n’y a presque jamais de mauvaises intentions (hormis chez certains vrais charlatans), c’est bien dommage. Et je ne sais pas comment stopper ce changement qui s’est répandu à une vitesse exponentielle.

Donc alors, d’accord, les métiers dans l’équitation évoluent, mais pourquoi certaines pratiques ne changent-elles toujours pas ?

Je l’avais rapidement abordé dans la première partie et nous allons, ici, détailler les raisons liées à l’incohérence fondamentale et à l’impact économique.

 

story of stuff power GIF

 

Une incohérence fondamentale

Nous aimons les chevaux, mais en les montant, nous les exploitons. C’est un fait. Un fait difficile à accepter. Les biais cognitifs… Nous devenons alors incohérents en cherchant à assurer le bien-être animal tout en poursuivant notre propre plaisir. Je fais moi-même partie de cette incohérence. Prendre conscience de cela est une chose, mais changer est beaucoup plus compliqué…

Quand on veut augmenter les hauteurs des barres, obtenir des résultats en concours, rendre son cheval tout beau pour une épreuve de dressage, ou prendre du plaisir en course ou en endurance, on peut dire qu’on aime nos chevaux (et c’est vrai !), mais on les exploite malgré tout. Nous prenons plaisir dans le sport, et non plus dans le cheval. Certes, on a compris que la violence avec la cravache est à éviter, mais les coups de talons et les éperons restent encore bien trop présents sur les terrains de concours. Rien ne change, car il est difficile d’admettre, qu’en réalité, on ne devrait peut-être même pas monter nos chevaux.

Le cheval doit rester mince, être en excellente forme physique, ferré, etc., pour nous, et non pour lui. Nous le gardons au box pour éviter qu’il ne se blesse ou ne se salisse avant un concours… Il pourrait faire trop de bêtises au pré. Nous devenons alors incohérents dans notre pratique du sport. J’ai beaucoup évolué sur ce sujet, mais je continue de monter ma jument, soi-disant pour qu’elle garde la ligne une fois par semaine. Mais, au fond de moi, n’est-ce pas simplement parce que j’aime monter ? Ai-je du mal à évoluer moi-même, et est-ce pour cela que le domaine du cheval n’évolue pas assez ?

Cette remise en question est très inconfortable, et peut-être que changer les choses signerait la fin de l’équitation telle qu’on la connaît.

 

Happy Fun GIF by Ahlan Simsim

 

Un fort impact économique

La filière équine… Plus d’un million d’équidés en France, 3e sport national, 9,6 milliards d’euros de paris sportifs, 11 milliards d’euros de flux financiers générés, plus de 66 000 emplois en activité principale (source). C’est une industrie importante, elle est énorme !

Comment changer cela ? Comment pourrions-nous dire : « Rasons tous les boxes des centres équestres, éliminons tous les emplois qui deviendraient inutiles, arrêtons de trop solliciter nos chevaux » ? On ruinerait tellement de personnes. Que ferions-nous de tous ces chevaux ? Que faire de l’élevage ? Changer les choses drastiquement pour le bien-être animal reviendrait à détruire l’économie tout entière. Ne serait-ce pas là la raison principale du manque de changement ? La rigidité d’un secteur ancré depuis de nombreuses années. Alors oui, la technologie évolue, même dans ce domaine, mais il y a encore beaucoup trop d’éléments plus simples qui ne sont pas prêts de changer.

J’espère que cette analyse vous amènera à vous poser les bonnes questions sur l’évolution du monde équestre. Le changement est nécessaire, même s’il est difficile. À très vite pour le prochain article !

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